Mobiles du futur : Eurecom expérimente l?UMTS
Première en France à Sophia : la mise en place d'une plate-forme de test UMTS entièrement gérée par un logiciel. Deux ans de travail pour une application novatrice de la norme des mobiles de demain.
Vouloir des téléphones mobiles de troisième génération, répondant à la norme UMTS, certes, mais en pratique, comment y parvenir ? Augmenter le débit, transmettre avec plus de qualité, autoriser plusieurs utilisateurs en parallèle sur une même bande radio, les défis sont nombreux lors du passage de la norme à l’application.Depuis deux ans qu’ils y travaillent, des chercheurs de l’Institut Eurecom de Sophia Antipolis sont aujourd’hui capables, sur leur plate-forme UMTS, de transmettre en parallèle, entre deux points fixes et par une interface radio, deux flux vidéo simultanés à 400 kbits/seconde. Une performance, non pas en terme de débit, mais bien plutôt dans la façon de s’y prendre. Une première en France, assure-t-on dans ces locaux sophipolitains !Objectif : 1 mégabit par secondeEvidemment pour cette équipe, il ne s’agissait pas de chercher à appliquer la norme comme le font les géants des télécommunications, de Nortel à Nokia. ' Il y a plusieurs types d’UMTS selon les déclinaisons,explique Christian Bonnet, chef du département Communication Mobile d’Eurecom. Nous travaillons sur une version applicable dans un contexte de faible mobilité, mais permettant par contre un débit d’information plus rapide. Ce domaine n’a pas encore été pris d’assaut par les opérateurs et il y a encore pour nous beaucoup de possibilités d’étude.'D’ici quelques mois d’ailleurs, l’équipe devrait tester une transmission du même type à 1 mégabit par seconde. Et qu’en est-il alors des transmissions, partout promises, à 2 mégabits par seconde ? En la matière, Christian Bonnet précise d’emblée qu’' on ne peut se cantonner dans une simple comparaison des chiffres. Il faut savoir de quoi on parle… Quand on transmet une information, on transmet aussi en parallèle des protocoles qui permettront à l’arrivée d’utiliser cette information : le débit de 2 mégabits par seconde est donc finalement quelque chose d’assez théorique.'Une approche 'logicielle'Un des points forts de l’approche de cette équipe de recherche reste son caractère évolutif. Tout est en effet basé sur un logiciel facilement adaptable. En regardant par exemple ce qui se passe à la réception, le système analyse le signal radio entrant, le transcrit dans une fréquence adéquate, lui permettant alors d’effectuer le passage de l’analogique au digital. Puis il traite l’information pour passer enfin en mode numérique.' Notre objectif n’est pas de valider la norme,insiste Christian Bonnet, nous sommes plutôt à la recherche de nouvelles voies. Dans le cadre présent, nous testons simplement une installation minimum pour traiter l’information. Mais grâce à cela, nous allons pouvoir élargir nos travaux vers, par exemple, le domaine 'multicapteur' : plusieurs antennes d’émission / réception, pour des systèmes encore plus intelligents, et de qualité encore plus grande.' Ces chercheurs, en fin de compte, préparent l’avenir…