Immobilier : les Agences de Papa en passe de perdre leur pari ?

Fondées en 2019 à Nice, les Agences de Papa visaient à révolutionner le monde de l’immobilier avec une agence en ligne et une promesse de frais de vente limités à 2.000€. Mais le chiffre d’affaires n’a pas décollé tandis que les charges se sont accumulées. En dépit d’une entrée en bourse, d’un repositionnement sur le métaverse avec Versity et plusieurs levées de fonds les pertes restent colossales par rapport au chiffre d’affaires. Alors ?

Les Agences de Papa sont-elles en train de perdre leur pari ? Plusieurs articles de presse spécialisée et quelques posts sur LinkedIn semblent annoncer une fin prochaine de l’aventure et viennent renforcer les doutes émis sur la viabilité de l’entreprise et de son modèle. Créée en 2019 par deux “papas” niçois (Nicolas Fratini et Frédéric Ibanez) la startup entendait révolutionner le marché de la vente immobilière avec une agence 𝟭𝟬𝟬 % 𝗲𝗻 𝗹𝗶𝗴𝗻𝗲 et des commissions plafonnées à 2.000 €. Un engouement médiatique immédiat, mais un chiffre d’affaires qui n’a jamais décollé alors que de l’autre côté les charges ont explosé. (Photo DR).

Le passage en bourse sur Euronext en 2021, suivi d’un repositionnement sur le métaverse tenté avec Versity, plusieurs levées de fonds, une campagne de communication musclée avec Teddy Riner n’auront pas permis de redresser la situation. Les pertes sont restées colossales par rapport à des chiffres d’affaires toujours chétifs (un exercice à 5,2 M€ de perte nette pour 466.000 € de CA en 2022, le rapport financier 2023 n’étant, lui, attendu que pour octobre 2024). 

“Bye, Bye, Les Agences de Papa”, peut-on lire sur un post apparemment bien renseigné sur LinkedIn de Florian Freyssenet et largement relayé par Christophe Courtin, le champion de l’immobilier sophipolitain. Le CEO de TokenLand, qui met en avant les salaires 2022 des cofondateurs (respectivement 304 876 € et 260 013 €, soit plus que le chiffre d’affaires de l’année), n’y va pas par quatre chemins. “Levée de fonds douteuses et salaires mirobolants, c'est la fin officielle de la plus grosse honte de la proptech !” écrit-il, évoquant à charge les chiffres de 2021 : “300 000 € de CA pour 13 millions de pertes... pardon ?”.

On attend maintenant les résultats 2023, toute société cotée ayant l’obligation de certifier ses comptes. Versity a obtenu du Tribunal de commerce de Nice de proroger jusqu'au 31 octobre 2024 le délai dans lequel pourra être tenue son assemblée générale ordinaire à laquelle seront présentés et soumis les comptes de l'exercice clos le 31 décembre 2023. Un délai qui prend en compte les difficultés qu'elle rencontre pour un redéploiement. On verra alors si “c’est la fin de la foire”, selon les mots de Florian Freyssenet.

 

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