Aéroport de Nice : menace sur le second pôle aérien français
L'éviction de Philippe Bruggisser à la tête de SAirGroup, s'accompagne d'une remise en cause de la stratégie de Swissair et de risques de licenciements pour AOM, Air Liberté et Air Littoral.
Décidé mardi 23 janvier, le départ de Philippe Bruggisser de la direction de SAirGroup (la holding de Swissair) va être suivi de très près sur la plate-forme aéroportuaire de Nice Côte d'Azur. A la tête de la holding depuis janvier 1997, c'est lui qui avait mené la politique d'expansion européenne de Swissair et notamment la constitution d'un nouveau pôle français avec le rachat d'Air Littoral, d'AOM puis d'Air Liberté l'an dernier. Un départ qui est d'autant plus inquiétant pour les personnels des trois sociétés françaises fortement implantées à Nice, que ce remaniement au sommet est accompagné d'une remise en cause de la stratégie. Le projet de fusion des trois opérateurs français pourrait même être gelé.La constitution de ce nouveau pôle avait pourtant commencé. Le nom de la nouvelle société résultant de la fusion des trois compagnies françaises devait être annoncé début février. Une première étape avait déjà été franchie le 1er janvier avec la mise en place de la location gérance d'Air Liberté par AOM. Etaient prévus ensuite dans l'année, le regroupement des équipes par zones géographiques, l'arrivée de nouveaux appareils pour une finalisation de la fusion, avec titre de transport unique, avant la fin 2001. Un plan de marche que le président de Swissair, Paul Reutlinger, avait développé en assurant qu'il ne serait assorti d'aucun licenciement (sur les 6.000 postes, il était envisagé de 350 à 400 suppression par départs à la retraite, départs anticipés ou volontaires).Un plan qui risque fort maintenant d'être mis à mal. Cité par le quotidien 'La Tribune'(voir l'article /www.latribune.fr/Tribune/Online.nsf/Articles/20010124170832?OpenDocument"> 'L'incertitude s'accroît sur le pôle français'), Moritz Suter, le nouveau directeur des activités aériennes de SAirGroup, a indiqué que pour ' stopper les pertes dans les activités aériennes aussi vite que possible, des licenciements ne peuvent être exclus'. Des propos qui, après ce grand basculement de SAirGroup, ont évidemment de quoi inquiéter les salariés des trois compagnies aériennes françaises en pleine restructuration.