Aéroport : menace sur la base niçoise d'Air France

Dans le cadre d'une restructuration de son réseau domestique, Air France envisage de fermer ses bases de Nice, Marseille et Toulouse ouvertes il y a une dizaine d'années pour contrer les compagnies low-cost. Un mauvais signal pour la relance du tourisme.

Air France à Nice

La base d'Air France de Nice va-t-elle disparaître, comme par ailleurs celles de Marseille et de Toulouse ? Les pilotes et le personnel navigant le craignent très fortement alors que la compagnie affronte la pire crise de son histoire avec la pandémie. A Marseille ce week-end, ils ont ainsi manifesté sur le thème d' "Air France sacrifie la province", tandis que les hôtesses de l'air et stewards employés sur ces bases ont lancé un collectif "SOS bases province Air France" et déposé une procédure d'alerte. Dans les trois aéroports, ce sont environ 300 salariés (120 pour Nice) qui sont concernés, sans licenciement à la clé mais avec des déplacements notamment sur Roissy.

Dans le cadre de la restructuration du réseau domestique

Ces craintes ont été confirmées par l'AFP qui a révélé qu'Air France envisageait "la fermeture de ses bases de province pour ses personnels navigants dans le cadre de la restructuration de son réseau domestique". Ces bases de province avaient été ouvertes en début avril 2012 pour contrer les compagnies low cost sur le marché de liaisons point à point. Elles avaient été accueillies comme une avancée pour les métropoles concernées qui pouvaient disposer au départ de leur territoire de plus de vols directs sur la France et les pays méditerranéens.

Leur vie n'a pourtant pas été si tranquille. Elles avaient déjà été menacées de disparaître en 2013, puis lors de l'été 2015 alors qu'un conflit avec les pilotes était engagé autour de la mise en place des lignes de la filiale "Hop". Air France avait alors annoncé leur disparition avant de revenir en arrière suite à un accord de dernière minute avec les pilotes.

En quoi consistent-elles ? Elles concentrent sur une plateforme aéroportuaire des avions et du personnel navigant. En 2012 à Nice, huit avions (A 310 et A 320) avaient été basés sur la plateforme, tandis que l'offre avait été renforcée avec l'ouverture de quatre nouvelles destinations (Athènes, Tel Aviv, Naples et Venise). Quant aux pilotes et au personnel navigant, ils n'avaient plus à remonter sur Paris pour prendre leur service. Leur présence sur place permettait de baisser les coûts sur les nouvelles lignes qui avaient été ouvertes. Beaucoup aussi, s'étaient installés sur la Côte.

Recentralisation sur Paris ?

La nouvelle menace de fermeture aujourd'hui semble sérieuse au point que les "politiques" n'ont pas tardé à monter au créneau. Ainsi hier lundi, Christian Estrosi et Renaud Muselier ont écrit à Anne Rigail, la directrice générale d'Air France, pour demander le maintien de ces bases sur Nice et Marseille afin de jouer la reprise après vaccination. Président du CRT Côte d'Azur, David Lisnard, le maire de Cannes, a lui aussi envoyé des courriers, non seulement à Anne Rigail, mais également à Bruno Lemaire, le ministre de l'économie pour demander de "reconsidérer ce choix de restructuration et de recentralisation sur Paris."

Et de rappeler la place que tient la destination Côte d'Azur France dans le tourisme national et international, de loisirs et d'affaires, "avec une fréquentation annuelle de 11 millions de touristes en 2019, dont 53% issus de la clientèle internationale, près de 70 millions de nuitées enregistrées, 150 000 emplois directs ou indirects liés au secteur, 15% du PIB sur le territoire". Dans le contexte de relance, la disparition de la base de Nice sonnerait en tout cas comme un très mauvais signal, même si Air France assure qu'il ne s'agit pas de diminuer la cadence du Nice-Paris.

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