Cannes : l'hommage de David Lisnard à Jean Rochefort
"C’est une triste nouvelle qu’il aurait certainement commenté d’une phrase lapidaire et pudique", a conclu David Lisnard, maire de Cannes, en rendant hier hommage à Jean Rochefort dans un communiqué. Une touche bien dans le fil de cet humour facétieux que savait si bien pratiquer l'immense comédien. Voici l'intégralité de la réaction du maire de la cité du cinéma. "Le cinéma populaire de qualité vient de perdre une nouvelle figure emblématique", écrit ainsi David Lisnard. "La disparition de Jean Rochefort à l’âge de 87 ans prive le cinéma français d’un acteur qui incarnait l'élégance et la délicatesse d’un humour britannique revisité par Michel Audiard. Aussi bien à l’écran que sur un plateau de télévision, sa légèreté amusée en faisait un camarade recherché et un invité redoutable.
Avec Claude Rich, il faisait partie de ces comédiens au talent précieux servi par un jeu facétieux. Doté d’une classe naturelle, Jean Rochefort s’était forgé une place à part au cœur du cinéma populaire des années 70, à la fois acteur et spectateur de son rôle et de lui-même, comme dans les films grand public d’Yves Robert (« Un éléphant ça trompe énormément », « Nous irons tous au paradis ») ou d’auteur de Pierre Schoendoerffer qui l’ont définitivement confirmé comme l’un des comédiens les plus profonds et appréciés de sa génération.
Il était un visiteur régulier de Cannes à double titre. L’acteur aux trois Césars a illuminé à plusieurs reprises le tapis rouge, en qualité de membre du Jury du Festival de Cannes en 2003, ou lors de la présentation de films parmi lesquels « Un divorce heureux » en 1975 et « Ridicule » en 1996. Sa longue silhouette arpentait également le Jumping qu’il fréquentait discrètement et fidèlement à l’instar de son amour des chevaux qui allait si bien à sa distinction de cœur et d’allure.
C’est une triste nouvelle qu’il aurait certainement commenté d’une phrase lapidaire et pudique."