La mort de Max Gallo : les hommages se multiplient
Historien et académicien niçois, Max Gallo est mort à l'âge de 85 ans des suites d'un cancer. Après le décès de Simone Veil, il y a quelques semaines, Nice perd une autre de ses grandes figures qui ont marqué l'histoire de la France. Cet ancien étudiant du Parc Impérial de Nice aura été notamment en tant qu'homme politique, député PS des Alpes-Maritimes en 1981, secrétaire d'Etat et porte-parole du président de la République François Mitterrand en 1983, puis député européen de 1984 à 1994.
En tant qu'écrivain, il a écrit près de 200 livres principalement sur l'histoire dont la trilogie "La Baie des Anges", publiée dans les années 70. Elu en 2007 à l'Académie française, à la place du philosophe Jean-François Revel, il avait été rejoint quelques années plus tard par Simone Veil parmi les "immortels". A l'annonce du décès de Max Gallo, les hommages se sont multipliés.
Christian Estrosi : drapeaux en berne et bientôt une rue à son nom
"Avec la mort de Simone Veil, Nice et la France ont perdu une grande voix de l'humanisme", écrit Christian Estrosi, président de la Métropole et maire de Nice dans un communiqué. "Avec Max Gallo, c'est une autre grande voix de Nice, celle de l'histoire et de la littérature, qui s'éteint aujourd'hui. Né ici le 7 janvier 1932, Max Gallo, c'était une incarnation de Nice. D'innombrables Niçois, et tant d'autres Français, se sont reconnus dans son travail d'historien et de romancier, adversaire du fascisme, attaché au petit peuple, fasciné par la grandeur de la France."
Et de conclure que "la ville n'oubliera pas ce que Max Gallo a représenté pour elle, combien il l'a aimée, combien il l'a illustrée par ses mots, par ses livres, par ses émotions. Dès demain les drapeaux seront mis en berne sur tous nos édifices publics. Et c'est dans cet esprit que je demanderai au conseil municipal de dédier une voie de notre cité au beau souvenir de ce grand homme de culture et de savoir, dont la vie nous a tous honorés".
Xavier Garcia salue un des derniers députés socialistes
Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS 06, retient que Max Gallo "avait été avec Jean-Hugues Colonna l'un des derniers députés socialistes, et même s'il s'était éloigné de notre famille politique, c'est avec une grande tristesse que j'apprends le décès de Max Gallo.
Député, tête de liste aux élections municipales face à Jacques Médecin, porte-parole du gouvernement Mauroy, Max Gallo avait été une grande figure de notre fédération et un motif de fierté non seulement pour les socialistes mais pour tous les Niçois. Mais c'est l'écrivain qui restera des toutes les mémoires par sa plume exigeante, passionnante et son sens de la dramaturgie historique."
David Lisnard : le parti de l'histoire de France
Pour David Lisnard, maire de Cannes, Max Gallo "a toujours placé la France au-dessus de toute considération idéologique. Fils d’immigré, il avait avant tout la fierté d’être Français, l’amour de notre pays et de sa langue. (…/..) Pour le grand public, c’était une voix posée et un écrivain populaire, pédagogue auprès des adultes et des enfants. Il était un ardent défenseur de la connaissance pour tous de notre histoire et de ses grands hommes. Il en a fait des fresques devenues des succès d’édition (Jaurès, de Gaulle, Napoléon, Louis 14 ou Richelieu). On se souvient en 2008 de l’accueil émouvant que lui a réservé à l’Académie française, Alain Decaux, grand vulgarisateur lui aussi de notre histoire.
Ses prises de positions étaient tranchées et détonantes notamment sur l’esclavage, la repentance ou les lois mémorielles.
Il n’a puisé en fait qu’à un seul vrai parti politique, celui d’une histoire de France qu’il n’a cessé de raconter pour mieux se rapprocher de sa propre histoire."