Très haut débit : David Lisnard plaide pour le recours au satellite
Face à la dérive du Plan France très haut débit, David Lisnard, le maire de Cannes, ville où se trouve le siège de Thales Alenia Space, défend le recours partiel au satellitaire en complément de la fibre optique. Une solution qui apporterait un accès rapide au numérique sur l’ensemble du territoire, à moindre coût.
Alors que la Cour des Comptes épingle le dérapage de 15 milliards d’euros et les retards annoncés du Plan France très haut débit mené par le gouvernement, David Lisnard, maire de Cannes, confirme dans un communiqué la pertinence et l’urgence de la voie satellitaire en complément de la fibre optique. Une solution qui, selon lui apporterait un accès rapide au numérique sur l’ensemble du territoire, à moindre coût. "La France accuse un retard considérable en matière de développement du Très haut débit. Elle se situe encore dans les six derniers du classement des États européens, à peine devant l’Italie et la Grèce, selon une étude de l’Idate de juillet dernier", constate le maire de Cannes.
"Cette situation pénalise tous les usagers, qu’ils soient particuliers ou professionnels, et impacte directement la capacité de nos entreprises à être performantes sur le marché de la numérisation, faute de connexion adaptée, ce qui pénalise la prospérité du pays".
"Aujourd’hui, la Cour des Comptes nous apprend que le Plan France très haut débit engagé par le gouvernement dérape lourdement et coûtera 15 milliards d’euros supplémentaires, soit 35 milliards au total, dont 11 milliards financés par les contribuables, 12 milliards par le secteur privé, et 12 milliards au financement non identifié pour l’instant, ce qui constitue une incertitude inquiétante sur le budget de l’État et des collectivités locales. Nous apprenons aussi par la Cour des Comptes que l’échéance prévue à l’horizon 2022 pour la couverture totale du territoire national s’éloigne encore jusqu’en 2030".
"Cette situation de précarité numérique de la France n’est plus tenable pour nombre de nos commerçants, nos entrepreneurs, nos industries privés d’accès au Très haut débit quand nos voisins européens voient leurs activités prospérer et se développer.
"Ce grave surcoût et ce fort retard sont la conséquence du choix du gouvernement de recourir uniquement à la technologie de la fibre optique, y compris en zones à faible densité d’habitants."
"Il existe pourtant une solution complémentaire qui représente une voie simple et économe. À raison de cent millions d’euros d’investissements par an, la technologie peut compléter rapidement l’équipement en Très haut débit de l’ensemble du territoire. Cette solution est particulièrement pertinente pour les zones rurales et de montagne.
"Ne pas y recourir est non seulement une erreur stratégique mais aussi une faute économique. J’avais adressé un courrier en ce sens, le 24 octobre 2016, à l’ancien premier ministre qui, hélas, n’y a pas donné suite, malgré les recommandations similaires du rapport de Geneviève Foraso sur "L’ouverture comme réponse aux défis de la filière spatiale". L’enjeu est majeur et il est temps que le gouvernement fasse preuve de pragmatisme", conclut David Lisnard.