Une rentrée scolaire "haute sécurité" dans les Alpes-Maritimes
"Bouton d'alerte" pour chaque directeur du primaire, parents désormais interdits à l'intérieur des établissements scolaires, patrouilles mobiles et personnel de sécurité en faction, exercices de sensibilisation aux attentats : cette rentrée 2016, qui fait suite au traumatisme de l'attentat de Nice du 14 juillet, est placée sous le signe de la sécurité. Une nouveauté également : la mise en place de la réforme des collèges. Quant aux effectifs, ils sont en petite hausse : 190.762 élèves, collégiens et lycéens dans les Alpes-Maritimes (+ 1.413).
C'est une rentrée scolaire sous haute sécurité qui a commencé hier, jeudi 1er septembre sur la Côte d'Azur six semaines après l'attentat du 14 juillet sur la promenade des Anglais, attentat qui a fait 86 morts et plus de 300 blessés. Alors que le plan Vigipirate est resté au niveau "attentat" dans les Alpes-Maritimes, la pré-rentrée des enseignants s'est ainsi concentrée sur la sécurité à assurer en liaison avec les services de l’État et les collectivités concernées (communes, Département et Région).
Quelques règles nouvelles se sont imposées. Ainsi, les parents n'ont plus désormais le droit d'accompagner leurs enfants à l'intérieur des établissements. Une seule exception a été faite pour les plus petits de la maternelle et cela uniquement le premier jour. Autre mesure : avant la rentrée, un "bouton d'alerte", petit boîtier noir de la taille d'une clé de voiture, a été remis à chaque directeur du primaire qui devra le tenir en permanence sur lui. Ce bouton, qui équipe déjà les commerçants niçois, est fourni par la mairie et leur permet d'appeler immédiatement la police en cas d'alerte.
Parallèlement, de nouveaux équipements ont été installés pour améliorer la sécurité des établissements tandis que sont mises en œuvre des mesures pédagogiques pour sensibiliser enseignants et élèves aux risques d'attentat.
Autre volet : celui d'une présence dans la durée de policiers et d’agents de sécurité privée devant les écoles aux heures d’entrée et de sortie. L'option prise par l'Etat en faveur des patrouilles mobiles et des forces de réaction rapide de préférence aux gardes statiques a fait d'ailleurs l'objet d'une polémique supplémentaire avec le président de la Métropole. Regrettant que le Gouvernement ne complètera pas le dispositif municipal permettant à chaque groupe scolaire d’être sécurisé par un policier ou un agent de sécurité posté devant l’établissement, Christian Estrosi a décidé de mobiliser "tous les moyens nécessaires pour qu’une présence de forces de sécurité soit assurée devant les établissements scolaires".
Outre la sécurité, la nouveauté de cette rentrée 2016 tient aussi dans la mise en place de la réforme des collèges. Le nouveau collège estime l'académie "agit sur tous les leviers pédagogiques pour améliorer la réussite des apprentissages de tous les élèves et leur permettre d'atteindre une maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture". Une approche qui a fait l'objet d'un bras de fer avec les enseignants qui ont déjà déposé un préavis de grève pour le 8 septembre.
Quant aux effectifs de cette rentrée, ils sont en hausse, tant dans le nombre d'élèves dans les maternelles, primaires et établissements secondaires (190 762 élèves prévus dans les Alpes-Maritimes soit + 1413 élèves par rapport à 2015) que dans le nombre d'enseignants (150 postes créés dans l'Académie, soit sur les Alpes-Maritimes et le Var).