Privatisation partielle de l'aéroport : les dés sont jetés!
De six à sept groupements ont déposé hier, lundi 4 juillet, date de clôture, une offre ferme et définitive pour la reprise des 60% des parts de l'Etat dans la société aéroportuaire : deux sont totalement français (Vinci Airports, le fonds Ardian), quatre sont à capitaux mixtes (l'Espagnol Ferrovial, les Italiens Atlantia -Benetton, et Autostrade; l'Allemand Allianz). Reste l'interrogation sur le groupe de BTP turc Limak, le mieux-disant financièrement qui fait l'objet d'une forte opposition locale.
Qui sera le prochain pilote de l'aéroport Nice Côte d'Azur (et des aéroports de Cannes-Mandelieu et de Saint-Tropez) ? Il faudra attendre au moins jusqu'au 28 juillet prochain pour le savoir, date à laquelle l'Etat espère pouvoir annoncer le choix de l'acquéreur des 60% de parts qu'il détient dans la société des aéroports de la Côte d'Azur. Même chose par ailleurs pour l'aéroport de Lyon. Mais hier, les dés ont déjà été jetés. Les candidats à la reprise des parts de l'Etat sur Nice comme sur Lyon avaient en effet jusqu'au lundi 4 juillet, midi, pour déposer leurs offres fermes et définitives auprès de l'Agence des participations de l'Etat.
L'Etat n'a pas communiqué sur les dossiers reçus. Mais de ce qui a filtré, il ressort que cinq groupes ont postulé à la fois pour Nice et pour Lyon et qu'un autre consortium s'est positionné seulement sur Nice. Selon le quotidien "Les Echos", sur les cinq qui jouent à la fois Nice et Lyon, deux seraient totalement à capitaux français : Vinci Airports, deuxième opérateur aéroportuaire français, avec la Caisse des Dépôts et l'assureur Predica (Crédit Agricole), le fonds Ardian, propriétaire, en autres, de l'aéroport de Londres-Luton, avec JCDecaux et la Caisse d'Epargne à Nice.
Trois de ces consortiums associent des capitaux français et des opérateurs aéroportuaires étrangers : le groupe de BTP espagnol Ferrovial, propriétaire de l'aéroport de Londres-Heathrow avec le fonds Meridiam; le holding Atlantia, du groupe Benetton, propriétaire des aéroports de Rome; la société d'autoroutes italienne Autostrade, associée à EDF Invest pour Nice.
Le cas de Limak, le groupe BTP turc qui serait largement le mieux disant, reste pour l'instant dans le flou. Selon certains médias, il aurait retiré son offre. Pour d'autres, il reste en lice seul pour Nice et se serait allié avec le fonds Cube pour Lyon. Un groupe qui n'a pas pour l'instant de compétences aéroportuaires et qui fait l'objet d'une forte opposition locale que ce soit à Nice ainsi que l'a exprimé Christian Estrosi, président de la Région PACA ou pour Lyon comme l'a également fait savoir Laurent Wauquier, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour Nice, enfin, un sixième consortium ne postule que pour la plateforme azuréenne. Il s'agit d'Allianz, fort de son implantation niçoise solide. Pour cela, l'assureur allemand est associé à 50/50 avec le fonds américain GIP. Reste également dans le jeu la Principauté de Monaco qui a fait état de sa volonté de de monter dans le capital de la société aéroportuaire azuréenne à hauteur de 10%, mais sans participer aux appels d'offres. Ce qui lui est par ailleurs possible. "Une disposition du cahier des charges permet en effet aux repreneurs de céder jusqu'à 9 % de leur part à l'issue du processus", explique le quotidien Les Echos.
Combien pour les 60% de l'Etat? Les évaluations tournent entre 750 et 900 M€, ce qui valoriserait la société aéroportuaire entre 1,25 milliards et 1,5 milliards d'euros. Selon les chiffres qui ont circulé, le groupe turc serait, lui, monté à une valorisation de 1,8 milliards d'euros.