La Fondation Sophia Antipolis en résilience
Une nouvelle étape dans la "refondation" : le projet de nouveaux statuts a été entériné avec des missions précisées (rayonnement international, excellence scientifique, défense de la "marque" Sophia) et une nouvelle composition du conseil d'administration permettant un meilleur ancrage dans le territoire et une interface avec Paris.
Le grand retour de la Fondation Sophia Antipolis ? Pierre Laffitte, en tout cas, ne cachait pas son enthousiasme à l'issue du Conseil d'administration de la FSA de vendredi matin. Le "père" de la technopole, qui a fêté ses 90 ans le 1er janvier dernier, soulignait que la réunion mettait fin à deux années de crise. Pour lui, la Fondation retrouvait à la fois une reconnaissance de "Paris" et un ancrage dans le territoire des Alpes-Maritimes, à travers de nouveaux statuts, discutés mot par mot, mais retenus à l'unanimité par les membres du conseil. (Sur la photo, de gauche à droite, Georges Kayanakis, Jean-Pierre Mascarelli, Pierre Laffitte et Philippe Castanet, lors du Conseil d'administration vendredi, salle Picasso de la Fondation Sophia Antipolis)
Une étape sur un chemin encore long
Sans doute. Mais plutôt qu'une fin de crise, peut-être faut-il mieux parler d'une nouvelle étape sur le chemin de la résilience, sur celui d'un retour à son aura initiale dans le paysage sophipolitain. Et le chemin reste quand même encore long à parcourir. Le principe d'une modification des statuts avait été décidé lors d'un conseil d'administration du 19 décembre dernier. Avec l'aide de Philippe Castanet, sous-préfet de Grasse, Jean-Pierre Mascarelli, membre fondateur au titre du Symisa et Pierre Bordry, conseiller d'Etat, membre coopté, avaient été chargé de préparer les nouveaux statuts. Aujourd'hui, un consensus s'est établi sur ces statuts. Mais, étant donné les règles administratives qui entourent une Fondation d'utilité publique avec ses privilèges fiscaux (il faut notamment passer par la case Conseil d'Etat) le processus n'est pas encore terminée et la validation de ces statuts peut prendre encore près d'une année.
Une nouvelle étape n'en reste pas moins franchie. La Fondation Sophia Antipolis, dont on pouvait craindre qu'elle ne meure en fin d'année dernière, retrouve un avenir. Créée par Pierre Laffitte, il y a une quarantaine d'année, elle a accompagné l'essor de la technopole et a été considérée pendant longtemps comme "l'âme de Sophia Antipolis", un de ses moteurs immatériels. Mais le Sophia d'aujourd'hui n'est plus celui d'il y a quarante ans et la fondation, ces dernières années particulièrement, avait perdu une partie de ses attaches avec la communauté sophipolitaine. D'où ce "lifting" qui doit d'abord passer par une rénovation des statuts.
Les bases d'un nouveau départ
Il était temps. Suite à un bras de fer avec les collectivités locales, une bonne partie de ses subventions étaient coupées depuis deux ans, et en fin d'année dernière, elle se trouvait exsangue, réduite à quatre personnes. La nouvelle étape de vendredi donc jette les bases d'un nouveau départ. Elle inscrit dans des statuts les missions qu'elle doit remplir. Il s'agit notamment d'assurer le rayonnement de la technopole à l'international, de valoriser l'excellence scientifique et la capacité d'innovation des acteurs de la technopole, de gérer de façon active les marques déposées Sophia® et Sophia Antipolis® au profit de ses membres et, nouvelle mission, de "promouvoir la combinaison des efforts publics et privés pour la création et le financement d’entreprises innovantes".
D'autre part, des modifications sont apportées dans la composition du Conseil d'administration dans le but de dynamiser la fondation et de la replonger dans l'écosystème sophipolitain. Il y avait jusqu'à présent 3 collèges de 4 personnes chacun soit un conseil à 12 membres. Dans la version 2015 avec 13 membres, un nouveau collège des donateurs et amis (4 membres) est créé incorporant deux entrepreneurs du territoire. Le Collège des fondateurs et le Collège des personnalités qualifiées est porté à 5 au lieu de 4. Un troisième collège, celui des membres institutionnels, est composé de quatre membres : un pour la Région PACA, un pour le département, un pour la COMUE (université), un pour la Caisse des dépôts et Consignations, qui fait ainsi une entrée au CA de la Fondation.
Et puis nouveau également : la nomination d'un Commissaire du gouvernement représentant le Ministère de l’Intérieur et l’ensemble des ministères impliqués dans la vie de la technopole (notamment Enseignement supérieur et recherche, industrie, culture). C'est lui qui assurera l'interface avec Paris et aura la charge de veiller à ce que les actions de la fondation, nouvelle version, soit conforme à ses statuts.
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