Health Center à Sophia licencie 14 personnes !
L'ex Focus Graphics, qui voulait devenir le cyberCarrier de l'e-santé, avait dû reporter une entrée au Nouveau Marché prévue en septembre. La start-up doit maintenant réduire la voilure.
Une start-up azuréenne dans la bourrasque : Health Center Internet Services, l'ex Focus Graphics, installé à Sophia Antipolis. Cette société de 35 personnes, filiale de l'Américain Health Center, a lancé un plan de licenciement économique portant sur 14 postes (près de la moitié des effectifs), tandis que la maison mère américaine procédait à un licenciement de 17 personnes. Un réduction de 'voilure' qui suit un report d'entrée en bourse au Nouveau Marché.Un renversement complet de stratégieL'entrée, fixée en septembre 2000, avait été reportée en raison du climat devenu difficile pour les start-up de la nouvelle économie. L'introduction en bourse n'a pas encore été reprogrammée. Un retard qui a posé des problèmes de financement, d'autant plus accentués qu'Health Center a entrepris depuis juillet dernier, avec son changement de nom, un renversement complet de stratégie et de métier.L'aventure avait commencé en 1993 quand des chercheurs de l'INRIA Sophia Antipolis, spécialisés dans l'imagerie médicale, se sont mis à développer des logiciels pour l'Américain Focus Graphics, logiciels permettant notamment de mieux cerner les risques d'accidents cardiaques (la famille Cardiomatch, Cardioreport, Cardiomanager). C'est ce qui avait conduit la start-up sophipolitaine à intégrer cette société américaine, Sophia devenant le centre de recherche et développement de la maison mère.En début d'année, les responsables de la compagnie se sont interrogés devant une nouvelle tendance qui se faisait jour : le marché du logiciel évoluait à grand pas vers une formule de paiement à l'usage qui venait remplacer la traditionnelle vente de licences. D'où un revirement complet de stratégie. Focus Graphics, en juillet 2000 devenait Health Center Internet Services et se positionnait comme un CyberCarrier de l'e-santé. Il affichait une grande ambition : devenir un fournisseur mondial d’infrastructures santé hautement sécurisées sur Internet haut débit.Une claque pour la nouvelle économie azuréenneLa société se proposait ainsi d'héberger les données médicales venant des hôpitaux, des cabinets médicaux, dans d'énormes 'data centers'. Ces données, elle proposait aussi de les transporter en assurant la confidentialité totale et de fournir les applications logicielles à la demande, suivant un schéma ASP (Application Service Provider). Dans l'offre de nouveaux services figurait également de la télémédecine (partager facilement les images médicales pour élever le niveau de diagnostic).C'est à ce programme qu'est attelé depuis l'été le centre de recherche de Sophia Antipolis. Les perspectives, pour la technopole, semblaient d'autant plus intéressantes qu'il était prévu de monter les effectifs à 70 personnes l'an prochain avec un objectif de 100 à 150 personnes à moyen terme. Un programme d'expansion qui réclamait cependant d'énormes capitaux. Health Center, pour le moment, ne les a pas obtenus. D'où l'impatience des investisseurs initiaux et ce repli plutôt brutal. L'une des premières claques que prend la nouvelle économie azuréenne…