Farouk Hemraj (Start-up Forum) : la vie après la bulle financière
'Les start-up de la nouvelle économie qui tombent intéressent beaucoup de sociétés car elles leur permettent de gagner du temps.'
Y-a-t-il une vie après la bulle financière ? Quelles stratégies et perspectives en 2001 ? C'étaient là les deux questions centrales de la session pléniaire de la deuxième édition du Start-up Forum en fin de semaine dernière à Monaco. Une première réponse à ces questions était donnée déjà à travers la participation : près de deux cents start-up françaises triées sur le volet et un auditoire de plus de 400 personnes. Loin de l'atonie.- L'avenir des start-up ?Pour Farouk Hemraj(38 ans, HEC, Polytechnique, ex-Pdg de Modulux) l'un des trois organisateurs, la tenue même de cette seconde édition (la première avait eu lieu en août 2000) montre qu'il y a toujours des start-up et des prestataires qui cherchent à se rencontrer pour faire des affaires. 'Certes, un constat général est aujourd'hui partagé : tout le monde se rend compte des limites de certains types de modèles B to C (Business to consumer), qui sont orientés vers le consommateur avec des sources de revenus impossibles à atteindre. A ce Start-up Forum on trouvera peu de sociétés e-commerce par rapport aux sociétés qui développent des technologies.''Autre constat : ceux qui n'ont pas pris une place de premier dans un secteur auront du mal à suivre la cadence. Il y a une prime au leader incroyable dans le domaine d'Internet alors que, par exemple, si l'on prend la presse féminine, un titre peut trouver sa place alors qu'il existe déjà de nombreux magazines sur ce créneau.- La vague américaine de dépots de bilan va-t-elle gagner la France ? Farouk Hemraj :nous avons l'avantage sur ce point, d'être en retard par rapport aux Etats-Unis. Nous voyons donc les choses arriver. Je ne suis pas persuadé que ce phénomène se produira de la même manière en France. D'autre part, il est significatif de réaliser qu'un site même en dépôt de bilan a encore de la valeur. Il y a des gens qui sont prêts à mettre des millions pour l'acquérir. Il existe de belles opportunités d'ailleurs dans le domaine des dot.corp avec la reprise d'une clientèle, d'un savoir-faire, d'une expérience.Même si nous assistons actuellement à une rationalisation du marché, les perspectives restent positives. Les start-up de la nouvelle économie qui tombent intéressent beaucoup de sociétés car elles leur permettent de gagner du temps.- Allez-vous continuer sur le rythme de deux Start-up Forum par an à Monaco ? Farouk Hemraj :Nous avons prévu une alternance tous les six mois avec un positionnement différent. L'édition de juillet est internationale; celle de janvier-février, franco-française. Ce qui nous permet d'inviter plus de start-up françaises. Quant au choix de Monaco, il est excellent d'un point de vue marketing. Quand nous disions l'an dernier que cela se passerait en juillet, à Monaco, il n'y avait plus grand chose à ajouter…'