Alcatel-Lucent : la méga fusion a échoué
L'échec des négociations a été annoncé en soirée de mardi par un communiqué. Alcatel a d'autre part décidé d'un plan de restructuration pour faire face au ralentissement économique
Les discussions n'ont pas pu aboutir et elles sont maintenant terminées : c'est ce qu'ont annoncé mardi dans la nuit, les deux géants des télécoms, le Français Alcatel et l'Américain Lucent dans un communiqué diffusé à la fois à Paris et à New York. Les deux groupes ont bien confirmé que des pourparlers avaient été engagés à partir du 18 mai en vue d'un rapprochement et que ces pourparlers s'étaient intensifiés ces derniers jours (voir l'article "Fusion Alcatel-Lucent : une annonce attendue mardi"). Les raisons de l'échec de ces négociations, qui auraient donné naissance au numéro 1 mondial du secteur, n'ont pas été dévoilées.Les commentateurs estimaient cependant que l'offre publique d'échange, qui aurait été lancée sur un montant de 23 milliards de dollars, aurait échoué parce que les dirigeants de Lucent, sur la fin, auraient pris conscience qu'il ne s'agissait plus d'une fusion entre égaux, mais d'un rachat pur et simple de Lucent par Alcatel. L'équipe dirigeante américaine avait pourtant accepté dans un premier temps que le nouvel ensemble soit contrôlé à 58% par les actionnaires d'Alcatel et que le conseil d'administration soit majoritairement tenu par les Français.Le conseil d'administration d'Alcatel, qui s'est tenu mardi soir, a entériné l'échec des négociations. Il a également lancé un vaste plan de restructuration du groupe pour faire face à la poursuite du ralentissement économique aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe. Il a été ainsi décidé d'un recentrage sur le marché des opérateurs, avec les activités réseaux, optiques et espace représentant plus de 80%" des activités télécoms d'Alcatel. La filiale câbles Nexans sera introduite en bourse en juin, la fabrication des mobiles sera externalisée. Le conseil d'administration d'Alcatel a également décidé de passer 3 milliards d'euros de dépréciations exceptionnelles (provisions pour restructuration, dépréciations de stocks, dépréciation des obligations convertibles détenues sur l'opérateur canadien 360Networks, etc.). La bourse qui avait sanctionné le rapprochement, devrait apprécier ce recul in extremis.