Librairie La Sorbonne : la fin d'une saga familiale
Implanté à Nice, Cannes et Antibes, le groupe La Sorbonne est repris par 'Les Librairies du savoir'. Le personnel (une cinquantaine d'employés) restera et l'enseigne sera conservée.
La librairie 'La Sorbonne', une institution sur la Côte d'Azur, ne disparaîtra pas. Mais elle change de mains. Elle quitte celles des fondateurs, la famille Seyrat, pour revenir dans celles de François d'Esneval, P.d.g. du groupe franco-belge les 'Librairies du savoir'. Ainsi en a décidé vendredi 3 septembre, le Tribunal de commerce de Nice après avoir étudié les candidatures de sept repreneurs dont 'Gibert Jeunes' et 'L'univers du Livre'.13 millions de francs pour une relanceFrançois d'Esneval, dans son plan de reprise, s'est engagé sur plusieurs points. Il ne changera pas l'enseigne. Il engagera 13 millions de francs pour relancer 'La Sorbonne' qui est implantée à Nice (deux magasins), Cannes et Antibes. Il gardera le personnel actuel (une cinquantaine de personnes après la quinzaine de licenciements intervenue en juin-juillet dernier). Les investissements seront destinés à réaménager les magasins et surtout, première priorité affichée, à informatiser le système de stockage et de vente des livres. Ces opérations seront menées par Philippe Rodriguez, directeur général du groupe 'Les librairies du savoir'.Un groupe qui a les moyens de donner une nouvelle impulsion à 'La Sorbonne'. Il pilote en France un réseau de 24 librairies dans les principales villes de province et dispose de solides appuis bancaires (Société Générale et Natexis, filiale des Banques Populaires). Il a su aussi prendre le grand tournant commercial de ces dernières années en axant ses efforts sur le service et en ouvrant la librairie au CD Rom et au multimédia.La concurrence n'en risque pas moins d'être rude sur les Alpes-Maritimes avec la FNAC présente sur Monaco, Nice et bientôt sur Cannes. Tout juste un répit est-il accordé à Cannes, les travaux de la nouvelle FNAC (3.500 m2 sur la rue d'Antibes à l'emplacement de l'ancien cinéma les Ambassades) étant arrêtés depuis plusieurs mois en raison d'un problème d'urbanisme.La saga des SeyratPour tous les amateurs de livres et pour des générations d'étudiants azuréens, c'est toutefois une page qui se tourne. La saga des Seyrat avait débuté en 1930. Arrivé en 1927 à Nice, Maurice Seyrat, originaire du Béarn, achète alors la librairie-papeterie ' A la Sorbonne '. A partir de cette boutique de 80 m2, au 33 rue Gioffredo, il fera, aidé ensuite de deux de ses fils, Albert et Jean, le premier groupe de vente de livres des Alpes-Maritimes.Depuis trois ou quatre ans, cependant, 'La Sorbonne', concurrencée par la FNAC et les grandes surfaces, avait commencé à connaître des difficultés financières. Elles se sont aggravées en début d'année et ont mené le P.d.g. Michel Gaudy a déposer le bilan le 6 mai dernier. Le groupe était entré alors dans les incertitudes d'une procédure de redressement judiciaire (il a vécu pendant plusieurs mois sans réassortissement des stocks), procédure qui vient donc d'aboutir à une reprise.