AOM-Air Liberté : gros licenciements en vue
Si à l'issue du comité d'entreprise exceptionnel, Marc Rochet, Pdg, n'a avancé aucun chiffre, les syndicats fixent entre 1.000 et 1.500 le nombre de suppressions d'emplois envisagés.
Un plan de restructuration qui vise à diminuer l'activité de 25% et qui supprimerait de 1.000 à 1.500 emplois chez AOM et Air Liberté (5.500 emplois au total actuellement pour les deux compagnies aériennes françaises) : c'est l'élément majeur qui ressortait lundi de la réunion exceptionnelle du Comité d'Entreprise des deux compagnies (voir l'article 'AOM-Air Liberté : une journée capitale'). Si le Pdg Marc Rochet, n'a pas confirmé ces chiffres avancés par les syndicats, l'interview qu'il donnait en fin de soirée à la radio BFM, laissait augurer quand même de lourdes suppressions d'emplois. Des suppressions qui, selon le Pdg, pourraient être absorbées par un marché de l'emploi encore actif dans l'aérien. Air France notamment, soulignait Marc Rochet, devrait recruter quelque 4.000 personnes en une année.La nouvelle compagnie réduite naîtrait en novembre. Elle maintiendrait dans sa flotte les dix DC 10 et les vingt MD 83, mais arrêterait l'exploitation des Airbus. Selon une source syndicale, cette nouvelle compagnie ne se poserait plus en concurrente d'Air France. Elle opérerait des dessertes régulières sur les DOM-TOM en sous-traitance pour d'autres compagnies ou en affrètement charter, couvrirait des lignes intérieures non desservies par la compagnie publique et des routes non couvertes par le TGV. Aucune précision quant au sort du Nice-Orly où AOM-Air Liberté doit monter sa navette à 24 fréquences quotidiennes en pleine concurrence avec Air France...Le comité de surveillance de la matinée, comme la réunion du CE terminée à 22 heures, ont d'autre part autorisé Marc Rochet à présenter une requête auprès du tribunal de commerce d'Evry, requête en vue d'obtenir la nomination d'un conciliateur de justice. Cette procédure devrait permettre aux deux sociétés qui ont réalisé leur fusion commerciale et opèrent désormais sous un même numéro de vol de poursuivre leur activité en attendant un ou plusieurs repreneurs. Rien cependant n'a filtré sur ce ou ces repreneurs possibles.Deux autres rendez-vous sont maintenant attendus. Le premier jeudi : un comité d'entreprise ordinaire portera sur le rapprochement des différentes populations des deux compagnies et la réintégration des commerciaux transférés dans la structure externe ACMF. Le second, plus important, le 25 avril, date à laquelle SAirGroup doit sceller le destin d'AOM et d'Air Liberté. Deux compagnies qui auraient dû former avec Air Littoral le deuxième pôle aérien français et que le groupe suisse, en pleine déconfiture, est bien décidé désormais à lâcher.