Richard Lalande, président de l'IFI : exemplaire !
'L'Institut du Futur de l'Information sera un exemple en France de la manière dont le monde de l'industrie et celui de l'enseignement supérieur peuvent coopérer.'
Aux Etats-Unis, la création de la Fondation Cegetel, baptisée l' Institut du Futur de l'Information, serait passée relativement inaperçue, tant les Américains sont habitués aux relations très étroites entre les entreprises et l'enseignement supérieur. En France, il n'en est pas de même. Aussi, la création de cette fondation, au CICA de Sophia Antipolis, fondation qui pérennise un partenariat engagé avec le Mastère en Base de Données et Systèmes de l'UNSA (Université de Nice Sophia Antipolis) tient lieu d'événement.Car il s'agit bel et bien d'une première. D'autant plus que Cegetel s'est engagé pour cinq ans, à la hauteur minimale de 6 millions de francs par an. Si l'on ajoute les apports de deux autres partenaires dans l'opération, Gemplus et Siemens, les quarante étudiants du MBDS de Serge Miranda, pourront espérer tourner autour de 10 millions de francs par an pour tous les projets de prototypages et de création de nouveaux services liant le téléphone mobile et les bases de données. Président de l'IFI, Richard Lalanne, qui est également directeur adjoint de Cegetel et président de Monaco Telecom, a expliqué les raisons et les ambitions de ce partenariat.Un intérêt partagé.'La Fondation d'entreprise est une structure récente. Elle a été prévue par la loi il y a peu de temps. C'est une structure qui resserre les liens entre le monde de l'entreprise et l'enseignement supérieur. Cegetel a souhaité créer cette fondation parce que nous avons fait le constat que l'entreprise et l'enseignement supérieur avaient un intérêt conjoint. D'un côté, il s'agissait de préparer l'étudiant au monde industriel; de l'autre l'entreprise avait tout intérêt à ce que le monde enseignant prépare les étudiants en fonction des secteurs pour lesquels ils travailleront.'Favoriser l'adéquation entre les nouveaux services et le client final.'Ce constat est particulièrement vrai dans le monde du multimédia. Celui de l'Internet, de la mobilité, de l'ADSL, etc. Dans ce domaine, nous assistons à un véritable bouleversement avec un foisonnement, une explosion des services rendus possibles par l'arrivée des NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication). Il faut que nous favorisions aussi l'adéquation de ces services nouveaux avec les besoins du client final. Pour gérer cette adéquation, il est nécessaire de faire des tests, des essais, des prototypages. Autant de travaux qui sont bien adaptés aux stages, aux projets étudiants que le troisième cycle de l'enseignement peut développer.'Pérenniser une coopération.'Cegetel a un intérêt particulier à développer ce type de relations avec l'enseignement supérieur. Actuellement, le marché de l'emploi se tend, tandis que le changement de rythme dans l'innovation et cette extraordinaire diversité des nouveaux services correspondent bien à ce que l'université peut apporter. Nous financions déjà un certains nombre de projets du MBDS de Serge Miranda. Nous sommes aussi membre d'Eurecom. Il nous a semblé que le moment était venu pour trouver une structure de pérennisation de cette coopération qui s'est engagée il y a plusieurs années.'L'IFI devrait être exemplaire en France.'Notre rôle sera d'encourager les projets, les études, les thèses sans être pour autant un organisme de formation. Cela sera toujours la tâche de l'université. Dès le départ de la fondation, se sont associés Siemens et Gemplus qui participeront aux projets ainsi que Monaco Telecom, société commune entre l'Etat monégasque et Vivendi. La Fondation, d'ailleurs, reste ouverte à d'autres partenaires. Si elle fonctionne comme nous le pensons, l'IFI sera un exemple en France de la manière dont le monde de l'industrie et celui de l'enseignement supérieur peuvent coopérer.'