Nouvelle tempête sur les télécoms : Marconi à la dérive
Le titre de l'équipementier britannique s'est effrondré jeudi en Bourse de Londres (- 54,08%) entraînant dans sa chute Alcatel (- 11,35%). Après les Etats-Unis, l'Europe en berne.
Une mauvaise nouvelle pour le secteur des télécoms : la chute historique du titre Marconi, l'un des cinq grands équipementiers télécoms mondiaux, chute intervenue jeudi 5 juillet en Bourse de Londres. Après avoir lancé un "profit warning", mercredi 4 juillet au soir (la cotation avait été suspendue à Londres pendant toute la journée de mercredi), le titre a plongé littéralement dès l'ouverture jeudi 5 juillet en Bourse de Londres. Il perdait à la clôture 54,05% de sa valeur à 112,5 pence contre 245 pence lors de sa précédente cotation le mardi 3 juillet. Soit près de 5 milliards de dollars de capitalisation boursière partis en fumée. Une baisse vertigineuse qui se poursuivait dans la journée de vendredi, le titre enfonçant la barre des 100 pence en tout début d'après-midi (- 13,33 % à 97,5 pence).La chute est encore plus impressionnante quand on sait que début 2000, le titre de l'ancien conglomérat GEC valait 12 livres et qu'il avait donc déjà perdu, avant sa chute libre de jeudi, 90 % de sa valeur.La Bérézina aussi en EuropeCe qui amène Marconi aux enfers boursiers ? La révélation d'un ralentissement d'activité plus fort que prévu en Europe. Marconi a ainsi annoncé une baisse de 15% des ventes par rapport à l'exercice précédent, un résultat d'exploitation pour l'exercice en cours inférieur de moitié à celui de l'exercice précédent (l'exercice est à peine commencé et s'achèvera le 31 mars 2002). La société a aussi procédé à l'inscription d'une charge exceptionnelle de 550 millions de livres (916,7 millions d'euros) au total sur l'exercice.Dans la foulée il était annoncé 4.000 suppressions d'emplois (soit environ 10 % des effectifs) qui viennent s'ajouter aux 3.000 suppressions d'emplois décidées en avril dernier. Pour les boursiers, ébranlés il n'y a pas très longtemps par le "profit warning" de Nortel et les pertes spectaculaires de l'équipementier canadien, le message était clair : c'est la Bérézina aussi en Europe.Alcatel par ricochetPar contrecoup, Alcatel a repris un nouveau bouillon en bourse de Paris. Le titre a clôturé en forte baisse (- 11,35% à 20,3 euros) après avoir navigué toute une journée dans le rouge profond. Les analystes (voir sur Boursorama.com, l'article intitulé "Alcatel chute sur les annonces de Marconi, perspectives sombres") expliquent que l'avertissement de Marconi touche directement Alcatel parce que les deux groupes sont très présents en Europe et qu'ils sont en concurrence frontale sur le marché des équipements de transmission..Alcatel, titre fétiche des Français, avait touché un plus haut historique boursier à 97,05 euros le 4 septembre 2000. Il se trouvait autour de 40 euros en mars 2001 et a atteint un nouveau palier de baisse autour de 21 euros à mi-journée du 5 juillet. Après les nord-américains Lucent, Nortel, Cisco, ce sont aujourd'hui les équipementiers européens qui entament une descente en piqué ! Sans que personne ne sache bien où se trouve le fond et quand se produira l'inévitable rebond ! Avec des épargnants d'autant plus désorientés qu'il y a à peine quelques jours, les analyses financières étaient loin de la situation découverte mercredi soir...