Start-up : Realviz dans le cercle d'Hollywood
Spécialisée dans les effets spéciaux et la 3 D, la start-up sophipolitaine a sorti un troisième logiciel dédié aux images panoramiques et a procédé à un nouveau tour de table.
Bien dans son plan de route Realviz, la start-up sophipolitaine. Déjà passée au rang de 'success story', l'entreprise née au début de 1998 de l'association de trois anciens de Medialab (Canal Plus) et de trois chercheurs de l'INRIA (Institut national de la recherche en informatique et automatique) a commencé par s'attaquer aux effets spéciaux dans le monde du cinéma professionnel et de la télévision. Un domaine dans lequel évidemment, Hollywood régne en maître.Glisser doucement vers le grand publicMais Realviz n'en a pas moins commencé déjà à commercialiser depuis août 1999, ses deux premiers produits : 'Matchmover' (plus de 50.000 F l'unité, pour effets spéciaux à destination des studios de production cinéma et télévison) et 'Retimer' (à partir de 12.000 F, ralentissement de séquence qui touche une gamme plus large et se vend même sur le Web ou en télémarketing).Le troisième gamme que l'entreprise vient de mettre sur le marché début décembre, annonce déjà, par un léger glissement de clientèle, l'objectif que Realviz s'est fixé : crédibiliser ses produits à travers un usage professionnel pour attaquer ensuite le marché grand public. Ce troisième produit, appelé 'Stitcher', est un outil logiciel de collage permettant de créer des images panoramiques. Comme 'Retimer', il démarre à 12.000 F et se décline en plusieurs versions dont certaines destinées aux gens qui travaillent dans les contenus multimédias. La clientèle passe des grands studios de cinéma ou de création publicitaire, aux travailleurs indépendants.Jouer l'explosion de la vidéo et de la 3 D'Le 15 janvier,note Dominique Pouliquen, le Pdg, nous allons sortir un quatrième produit : 'Image modeler'. Il est destiné à la création d'images de synthèse 3 D à partir de plusieurs photos. Nous aurons d'abord une version effet spéciaux qui démarrera à 30.000 F mais le logiciel sera décliné dans une version multimédia. Cible de cette dernière version : les webmasters qui veulent faire de la 3 D.'L'attaque d'un marché plus vaste, celui du grand public devrait se faire à partir du début 2001. 'Les perspectives sont immenses,poursuit Dominique Pouliquen. Les nouveaux PC avec le Pentium III ou les Mac G4 sont tous orientés vers la vidéo et la 3D. Les ventes de camescopes numériques commencent à exploser. Realviz se positionne dans ce contexte. La société compte apporter des solutions innovantes et faciles d'utilisation. Avec nos logiciels, il sera possible de faire de la modélisation 3D à partir de photos sans prises de vues contraignantes. Ou encore, chacun pourra réaliser chez lui des effets spéciaux d'une qualité professionnelle.'Nouveau tour de table à 15 millions de francsRealviz tient donc bon son cap. La société compte désormais trente personnes. Elle a ouvert un bureau à Los Angeles pour la commercialisation (Hollywood oblige) et elle commence à faire du chiffre d'affaires. 'Nous sommes en cela en accord avec notre business plan. Nous en étions à 2 millions de francs de C.A. en novembre et récemment, nous avons signé un gros partenariat avec un industriel du secteur. Avec les produits que nous avons désormais en vente, nous espérons atteindre 20 à 25 millions de francs de C.A. en 2000. Ce qui nous assurerait l'équilibre.'En attendant, Realviz a procédé début décembre à un nouveau tour de table : 15 millions de francs avec l'entrée d'un nouvel investisseur, un groupe suédois. Un 'bridge round' qui devrait permettre à la start-up azuréenne d'avoir les moyens de ses ambitions pour 2000. Et lui assurer de pénétrer un peu plus le cercle d'Hollywood...