Emploi : le high tech continue de recruter, mais...
L'opération d'e-recrutement de la Telecom Valley a montré que les portes de l'emploi n'étaient pas fermées. Sauf dans le secteur de la microélectronique où les plans d'embauches sont gelés.
Le high tech azuréen continue de recruter. L'opération d'e-recrutement de la Telecom Valley, fin mai, l'a montré. Une vingtaine d'entreprises membres de l'association, s'étaient ainsi regroupées pour élargir leur champ de recrutement et assurer en visioconférence les premiers entretiens avec les candidats. PC, écran, casque audio, micro et webcam à l'appui.Environ trois cents postes ouvertsAu cours des quinze jours précédant l'opération, les entreprises avaient mis en ligne leurs descriptifs de postes et leurs besoins. Au total, une centaine de descriptions avec plusieurs postes ouverts par profil, ce qui donnait quelque trois cents postes ouverts pour la vingtaine d'entreprises.Certes le gros des offres venait des SSII présentes sur la technopole : ADDX, SII, Ferma, Simulog, Transiciel, Ariane II, Atos Origin, Cap Gemini Ernst & Young, etc. Exemple pour Simulog, qui proposait 16 postes d'informaticiens. Mais, parmi les recruteurs de la journée, on trouvait également Accenture, qui attaquait déjà le recrutement pour 2002 (une centaine d'embauches par an), Amadeus qui continue son développement, l'INRIA Sophia Antipolis, venu pour 4 postes mais avec une vingtaine de postes actuellement ouverts, Supralog avec 4 postes ouverts et une start-up comme Castify Networks, en pleine montée sur le créneau du streaming video.Des candidats de la Silicon ValleyEn regard, une cinquantaine de candidats. De leur côté, ils avaient fait leur "marché". Certains, au profil brillant, avaient pu même obtenir jusqu'à sept ou huit entretiens dans la journée avec différentes sociétés. Des étudiants qui se trouvaient parfois à l'étranger. Certaines connexions ont été établies en Roumanie et, phénomène nouveau, quatre ou cinq candidats se trouvaient dans la Silicon Valley. Un poste avec webcam avait été installé dans l'Institut pluridisciplinaire d'Etudes françaises sur le prestigieux campus de Stanford. Ces candidats étaient des Français installés aux USA qui désiraient rentrer en France. Pour l'anecdote, un autre Français installé à Santa Barbara en Californie, a obtenu lui aussi cinq ou six entretiens dans la journée.Le résultat ? Trop tôt pour le dire alors que le "débriefing" se poursuit avec Isabelle Attali, responsable "emploi-formation" de la Telecom Valley. Il s'agit de premiers entretiens qui doivent ensuite déboucher sur d'autres entretiens plus approfondis. Chez Accenture ainsi, les candidats passent une journée complète sur le site pour rencontrer toutes les personnes avec qui ils auront affaire dans leur travail.L'an dernier, pour la premier opération de la Telecom Valley, cinq recrutements avaient été réalisés. Cela peut sembler peu. Mais si l'on considère le coût d'un recrutement ciblé (50.000 francs et au delà) et les efforts que les entreprises déploient pour attirer les meilleurs (présence dans les forums de l'emploi, partenariat avec les écoles, etc), le e-recrutement de la Telecom Valley trouve sa justification.Microélectronique : les plans d'embauches gelésPourtant, si le high tech azuréen continue d'embaucher, tous les secteurs ne vont pas au même pas. La microélectronique, hyper active durant toute l'année 2000, est particulièrement touchée par la crise mondiale des semiconducteurs. Et là, dans un secteur qui avait créé plus de 500 postes l'an dernier, les embauches sont bel et bien gelées.Exemple pour Philips semiconductors dont l'unité sophipolitaine travaille sur la téléphonie mobile de troisième génération. Le recrutement d'une centaine d'ingénieurs a été arrêté, tandis que l'extension des locaux prévue a été bloquée. Exemple également pour Texas Instruments à Villeneuve Loubet. Si les travaux d'extension qui avaient démarré seront terminés, les deux cents embauches prévues sont gelées et les nouveaux locaux ne seront occupés qu'en partie. En attendant des temps meilleurs.Une attente l'arme au piedPour l'instant, les plans de licenciement ou les fermetures restent l'exception dans ce secteur (Avant! Sophia, une quarantaine d'emplois, qui a délocalisé son unité sophipolitaine sur Shanghai). Mais pour tout le monde, il est urgent d'attendre. Même chez ceux qui, comme Conexant, travaillent sur le GPRS et l'UMTS, technologies qui restent porteuses. Conexant, qui devait embaucher une quarantaine d'ingénieurs avant la fin d'année, a reporté les engagements à plus tard. Même position d'attente chez Cadence, l'un des plus dynamiques représentants de la microélectronique azuréenne.Une attente qui se fait cependant l'arme au pied. Dans un secteur très cyclique, habitué aux retours de conjoncture, tout le monde sait que lorsque l'embellie reviendra, il faudra savoir repartir très vite...