Tourisme azuréen : un été relativement préservé mais loin de sauver l'année
Difficile de savoir comment la Côte d'Azur et son économie touristique se sortiront de cette crise du Covid-19 dont la sortie est sans cesse repoussée (on parle aujourd'hui du début de l'été 2021). Alors que la tempête redouble, un point vient cependant d'être fait par David Lisnard, président du CRT Côte d'Azur (Comité Régional du Tourisme) et maire de Cannes. L'occasion aussi d'un premier bilan d'une saison touristique estivale relativement préservée et de dresser les perspectives 2020 d'une année brûlée par la pandémie. (Photo WebTimeMedias : restaurant en terrasse à Cannes cet été).
Un cœur de saison relativement préservé
Ce qu'il en ressort ? Dans ce contexte de crise inédite lié à la COVID, le cœur de saison a été préservé. Après un redémarrage très lent de l’activité sur la Côte d’Azur en juillet, le flux estival s’est progressivement rétabli, permettant d’atteindre un taux d’occupation moyen de 56% en juillet et 81% en août, jusqu’à un pic de 92% le 12 août dernier.
Le CRT relève cependant trois éléments qui ont pesé sur la performance globale azuréenne :
- la rechute rapide de l’activité touristique dès la fin août, liée au contexte de retour des tensions sanitaires en Europe mais aussi des annonces gouvernementales ;
- l’absence en grande partie de la clientèle internationale long courrier ;
- une baisse des dépenses, du fait du retrait des clientèles étrangères à fort pouvoir d’achat mais aussi d’une poursuite de la tendance baissière de la consommation datant d’avant la crise.
Plus de 2,5 milliards d'euros de pertes de chiffre d'affaires sur 2020
"Le cœur de la saison estivale, s’il a permis de relancer l’activité touristique et montré la bonne résistance de la Côte d’Azur, ne suffit pas à compenser les lourdes pertes de chiffres d’affaires sur l’année 2020 : plus de 2,5 milliards d’euros de pertes estimées dont 600 millions d’euros sur juillet et août," note aussi David Lisnard.
Le président du CRT pense d'autre part que la saison d’hiver sera difficile et même douloureuse, en raison notamment des conséquences dramatiques de la tempête Alex pour les vallées de la Vésubie, de la Roya et de la Tinée, et en zones urbaines du littoral, de l’effondrement du tourisme d’affaires et de l’évènementiel. Les perspectives sur la fin de l’année confirment un fort déficit de réservations et une situation qui restera extrêmement fragile.
"S'adapter dans les court et moyen terme à cette situation sanitaire sans précédent"
Et de rappeler qu'il est essentiel de poursuivre les efforts. Dès les prémices de cette crise, un plan d'actions d'envergure mené en direction du marché domestique dans un premier temps, puis des marchés européens de proximités qui se rouvraient avait produit ses effets sur la saison estivale et avait préservé le secteur loisirs. En revanche les secteurs de l’événementiel et du tourisme d’affaires dans un sens plus large sont toujours lourdement sinistrés et à l’arrêt.
"L’enjeu est désormais de retrouver des points de stabilités dans un contexte si incertain et de continuer à donner des perspectives, de rassurer nos clientèles touristiques, de loisirs, comme d’affaires. Plus que jamais, nous devons faire entendre la voix de la filière touristique afin de déployer la stratégie permettant de relancer efficacement l’activité et impulser l’avenir du tourisme en Côte d’Azur France en s’adaptant dans les court et moyen terme à cette situation sanitaire sans précédent", conclut David Lisnard.