Le coronavirus cloue le Grand Prix de Monaco et le Festival de Cannes
Coup sur coup, deux "blockbusters" azuréens de l'événementiel sont tombés sous l'effet de la pandémie de coronavirus. D'abord annoncé hier après-midi par la FIA comme reporté, le Grand Prix de Monaco (21-24 mai), est finalement annulé. Puis, hier soir, c'est la direction du Festival du Film qui a annoncé la mort dans l'âme, un report si possible fin juin de la 73ème édition. Une catastrophe économique.
Ils ont espéré jusqu'au bout que l'événement puisse se tenir d'une façon ou d'une autre. Ils ont bien tenté de ne pas voir le mois de mai prochain avec les yeux de mars aujourd'hui, selon le mots de Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes. Mais alors que la crise sanitaire s'amplifie, que les mesures de confinement risquent de se prolonger en France sur 4, 6 semaines, voire plus, ils ont fini par céder et à se résoudre la mort dans l'âme à un report.
Grand Prix de Monaco : d'abord reporté puis carrément annulé
Dans un communiqué publié hier dans l'après-midi, la FIA a annoncé que les épreuves de mai du Grand Prix de Formule 1 de Monaco (21-24 mai) étaient reportées à une date qui restait à déterminer. De même étaient reportés les Grand Prix des Pays Bas (3 mai) et d'Espagne (10 juin) "compte tenu de l'épidémie mondiale de Covid-19 et après les discussions en cours avec Formula One et les trois promoteurs".
Mais peu après, l'Automobile Club de Monaco a parlé quant à lui carrément d'annulation pour le 78ème Grand Prix de Formule 1 ainsi que pour le 12 Grand Prix de Monaco Historique (8-10 mai). Le club s'en explique sur son site web déclare travailler sur les modalités de remboursement des réservations déjà faites.
Automobile Club de Monaco :"la situation n'est plus objectivement maîtrisable"
"La situation sanitaire dont on ne peut prévoir l’évolution, le manque de visibilité sur les modalités du Championnat du Monde FIA 2020 de Formule 1, l’incertitude de la participation de toutes les écuries, les conséquences des mesures prises par les différents Gouvernements, le confinement, les difficultés transfrontalières pour accéder en Principauté de Monaco, la crainte que les entreprises, à leur corps défendant, ne puissent faire face au montage des installations, la disponibilité des salariés, des bénévoles (plus de 1500), nécessaires à son déroulement, font que la situation n’est plus objectivement maîtrisable."
"Le Festival de Cannes ne pourra se tenir aux dates prévues, du 12 au 23 mai prochains"
Le Festival de Cannes a suivi en soirée. Dans un communiqué publié sur son site, il annonce une décision qu'il n'avait prévu de donner que mi-avril. Le ton est grave. "Aujourd’hui, nous avons pris la décision suivante: le Festival de Cannes ne pourra se tenir aux dates prévues, du 12 au 23 mai prochains. Plusieurs hypothèses sont à l’étude afin d’en préserver le déroulement, dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020."
"Dès que l’évolution de la situation sanitaire française et internationale nous permettra d’en évaluer la possibilité réelle, nous ferons connaître notre décision, dans le cadre de la concertation actuelle avec l'Etat et la Mairie de Cannes ainsi qu’avec le conseil d’Administration du Festival, les professionnels du cinéma et l’ensemble des partenaires de la manifestation", est-il ajouté.
Peu de professionnels croient en la possibilité du report
Un report auquel peu de professionnels du cinéma croient. La plupart pensent qu'il s'agira d'une annulation pure et simple. Même si les sélectionneurs continuent à travailler, la situation sanitaire risque au mieux d'être encore fébrile et, faute de visibilité, ceux qui ont annulé leurs réservations hôtelières attendent d'en savoir plus avant d'en prendre de nouvelles.
Certains ont aussi émis l'idée d'un festival cannois en "streaming". Ce serait évidemment à l'opposé d'un Festival qui s'est opposé à Netflix et qui cherche à proposer avec les meilleurs films, les meilleures conditions de projection dans le Palais des Festivals de Cannes. En revanche cette solution numérique à l'usage des professionnels du marché a déjà été envisagée par le Marché du film au vu des risques d'annulation.
Le Marché du Film étudie une version numérique
"Ce Marché du Film virtuel repose sur deux axes : l’organisation de projections en ligne pour tous les vendeurs et acheteurs, et des salles de rendez-vous virtuelles via notre application Match&Meet", a déclaré au site spécialisé Allociné, Jérôme Paillard, directeur exécutif du Marché du Film. L'accréditation payante serait à taux réduit.
Concrètement, ajoute Allociné, "il s'agirait d'utiliser l’application de téléconférence Zoom et la base de données du Marché du Film pour proposer aux professionnels des projections en ligne tenant compte des fuseaux horaires, et organisées aux dates prévues initialement (du 12 au 21 mai)." Sacrée révolution.