Sophia Talent Hub met la GPEC en oeuvre dans la technopole
Dispositif innovant monté par le Sophia Club Entreprises avec le cabinet spécialisé Altedia, ce hub a l'ambition d'aller plus loin dans la gestion des talents de Sophia Antipolis. En prolongement de la e-DRH assurant la mutualisation de la formation et de la recherche de compétences, il met en œuvre la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPCE) à l'échelon du territoire. Frédérique Ferrié (Altedia) et Etienne Delhaye (SCE) en expliquent les modalités et enjeux.
Un nouveau pas en avant dans la gestion territoriale des talents sur Sophia Antipolis. Le premier avait été fait avec le lancement par la CCI Nice Côte d'Azur de la e-DRH. Suivant les idées sorties du brassage de Sophia Vision, la plateforme e-DRH constituait une belle avancée. Elle a permis aux entreprises de mutualiser leur formation professionnelle et leur recherche de compétences. Un dispositif qui s'est d'ailleurs élargi au département et plus particulièrement au domaine de l'industrie azuréenne. Le Sophia Talent Hub, récemment lancé lors d'une présentation aux Espaces Antipolis, va plus loin. Au-delà de la formation et du recrutement, le Sophia Club Entreprises, qui travaillait la question depuis 2013, a monté avec le cabinet spécialisé Altedia, toujours suivant le principe de la mutualisation, un dispositif destiné à faciliter et à sécuriser la mobilité inter-entreprises.
Eviter les grands chocs de restructuration
La technopole franchit ainsi une étape et passe à l'anticipation avec une mise en oeuvre au niveau du territoire de la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Pour l'entreprise, ce concept regroupe la stratégie et les processus destinés à appréhender, comprendre et anticiper l’évolution des métiers. Dans sa version territoriale, la GPEC comprend tous les dispositifs, règlements et outils permettant à un bassin d’emploi de s’adapter à la compétition mondiale en développant et en enrichissant les profils de compétences de ses salariés, et en assurant ainsi l’employabilité sur le long terme.
C'est l'objectif du Sophia Talent Club. "Pour éviter les grands chocs de restructuration, il faut pouvoir intervenir très en amont dans un monde professionnel qui bouge très vite," explique Frédérique Ferrié. Responsable d'Altedia sur les Alpes-Maritimes, elle en sait quelque chose pour entre autres avoir mené avec succès les opérations de reclassement des salariés de Texas Instruments Villeneuve-Loubet ou de Samsung et NVIDIA à Sophia Antipolis. "L'idée consiste à mettre en place sur le territoire un outil qui assure l'adéquation entre les besoins des entreprises et ses ressources humaines," poursuit-elle.
Les entreprises pourront utiliser ce dispositif pour identifier les "talents" dont elles pourraient avoir besoin et le cas échéant, faire appel à eux. Les salariés, de leur côté, y trouveront un moyen de conforter leur employabilité. Le "hub" leur apportera une meilleure connaissance de l'écosystème local, de ses tendances, ses évolutions, ses besoins en talents et la possibilité, ainsi, de mieux connaître leur environnement professionnel immédiat. Les salariés pourront également prendre connaissance des profils recherchés par les entreprises locales et y répondre soit directement, soit après une formation.
Favoriser le "turn over" naturel
Pour Etienne Delhaye, directeur de Sophia Club Entreprises, l'objectif n'est cependant pas de s'engager dans un débauchage généralisé. "A Sophia Antipolis, le turn-over naturel est de 2 % par an, contre 15 % dans la Silicon Valley ou 25 % à Shanghai. Ce qui signifie que le renouvellement total des compétences se fait en 50 ans. Ce n'est pas l'idéal pour une technopole innovante. Le Sophia Talent Hub vise à favoriser une mobilité inter-entreprises au bénéfice des salariés, des entreprises et du territoire qui valorisera et gardera ses talents."
Le hub est lancé avec quatre membres "fondateurs" de la technopole : Amadeus, ST, Inria et Cap Gemini. A mi-chemin d'une taille critique estimée à 8 entreprises. Le service est financé par les entreprises sous forme de cotisations (gratuit pour les start-up et jusqu'à 3.900 € par an pour les plus de 500 salariés). Pour les collaborateurs des entreprises adhérentes, un niveau de parcours est gratuit, tandis que l'accès aux autres parcours, associés à des programmes d'accompagnement, est payant à la charge des employeurs.