Centre Antoine Lacassagne de Nice : le projet de fusion qui inquiète

Pôle d'excellence de lutte contre le cancer dans les Alpes-Maritimes le Centre Antoine Lacassagne (CAL), va-t-il perdre ses ambitions et son autonomie si un projet de fusion actuellement à l'étude se réalise ? C'est la question qui est au cœur de la rencontre cet après-midi entre Eric Ciotti, président du Département et le personnel médical du Centre, rencontre organisée dans le cadre du projet de fusion actuellement à l'étude entre le Centre Antoine Lacassagne de Nice et l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille, deux centres anticancéreux de renommée internationale (sur la photo ci-dessus, le 1er SynchroCyclotron SupraConducteur en Europe pour la Protonthérapie de Haute Énergie dont s'est équipé le CAL en juin 2014).

Le CAL, fleuron de la Côte en matière de cancérologie

Fondé en 1961, le CAL est l’un des fleurons de la Côte d’Azur en matière de cancérologie et constitue l’un des 18 centres de lutte contre le cancer en France. Ce Centre prend en charge tous les types de cancer grâce à une offre de soins complète et innovante. Il bénéficie d’équipements de pointe dont certains sont uniques en Europe. Le CAL forme les professionnels grâce aux synergies développées avec les centres hospitaliers, les instituts de recherche scientifique et médicale du département comme le CNRS. Il a ouvert une véritable vitrine d’innovation en technologies de la santé avec 3 accélérateurs de particules, la curiethérapie à haut débit de dose, un CyberKnife et un Cyclotron.

Dans un objectif de rationalisation budgétaire la fédération Unicancer a lancé un vaste projet de fusion de certains Centres de lutte contre le cancer (comme récemment ceux d’Angers et de Nantes), à l’échelle de grandes régions. Les travaux préparatoires à la fusion du Centre Antoine Lacassagne de Nice avec l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille ont été engagés dans ce contexte.

Eric Ciotti et Christian Estrosi opposés à la fusion

"Dans l’hypothèse où cette réforme serait menée à terme, le CAL serait fusionné avec une structure distante de 200 kilomètres, privant de tout intérêt économique comme scientifique ce projet", explique Eric Ciotti dans un communiqué. Dès février 2016, il a interpellé par courrier la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, Marisol Touraine, pour lui faire part de sa totale opposition à ce rapprochement. La rencontre de cet après-midi est aussi l’occasion pour Eric Ciotti de partager les inquiétudes de la direction, des équipes médicales, des personnels et usagers, afin d’alerter à nouveau la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé sur les difficultés et les obstacles liés à un tel projet.

Christian Estrosi, de son côté, s'est également déclaré vivement opposé à cette fusion. "Je regrette vivement le projet de fusion de ces deux centres anticancéreux de renommée internationale. En juillet 2015, j’avais, déjà, fait part de mon inquiétude à Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, concernant ce projet unilatéral, sans objectif partagé, qui risquait de remettre en cause les ambitions d’excellence de ces deux institutions. Je lui demandais alors de réunir sans délai tous les acteurs concernés de la cancérologie en Provence-Alpes-Côte d’Azur  (universités de Nice-Sophia Antipolis et Aix-Marseille, CHU de Nice et assistance publique des hôpitaux de Marseille) avant de prendre toute décision préjudiciable pour les habitants du grand sud de la France", explique le président de la région PACA et de la Métropole.

"Deuxième centre français de protonthérapie de haute énergie après celui d'Orsay, il est essentiel de préserver l’excellence de ce centre qui constitue une référence nationale. J'ai alerté à nouveau ces derniers jours Manuel Valls, Premier ministre, et Marisol Touraine, suite au refus unanime exprimé par le conseil d'administration du Centre Antoine Lacassagne le 9 mars dernier à ce que la fusion soit envisagée par Unicancer comme la seule possibilité," conclut le président de la Région.