Privatisation des aéroports : les compagnies aériennes veulent être associées au processus
A travers trois de leurs organisations (BAR-France, CSTA membre de la FNAM, et IATA) les compagnies ont demandé à être associées au processus de privatisation des aéroports de Nice et de Lyon afin qu'elles puissent donner leur avis. C'est ce qu'elles ont demandé à Emmanuel Macron, ministre de l'économie, en faisant valoir que la valeur d’un aéroport "résulte des redevances payées par les compagnies aériennes durant des années, des passagers qu’elles transportent et de la contribution de ces derniers aux activités commerciales (boutiques, restaurants)."
"De nombreuses concertations organisées par le Ministère de l’Economie ont eu lieu sans y associer formellement les compagnies aériennes. L’appel d’offres ne tient absolument pas compte des contraintes et des besoins des compagnies desservant les aéroports", est-il noté dans un communiqué des trois organisations. Elles demandent aussi que la régulation économique par l’Autorité de Supervision Indépendante (ASI) soit effective et renforcée. "Sans compagnies aériennes, un aéroport n’est plus qu’un centre commercial éloigné" soulignent-elles.
Et d'ajouter dans leur argumentation : "les compagnies aériennes sont des clients captifs qui ne sont pas en mesure de faire jouer la concurrence sur les tarifs des redevances aéroportuaires. En raison de sa position de monopole géographique naturel, la privatisation d'un aéroport peut entraîner :
- une hausse des billets d'avion si les tarifs des redevances deviennent trop élevés,
- une limitation des investissements aéroportuaires nécessaires au développement du trafic et au soutien économique de la Région, avec possibilité pour l'aéroport d’orienter ses choix vers d'autres investissements plus rémunérateurs (boutiques, restaurants..),
- une dégradation possible de la qualité de services fournie aux passagers."