Privatisation de l'aéroport : des avancées sur le cahier des charges
Des avancées mais encore quelques points de désaccord : c'est ce qui ressort de la rencontre hier à Paris entre Christian Estrosi, Eric Ciotti, David Lisnard et Bernard Kleynhoff, les actionnaires locaux de la SACA (Société Aéroportuaire de la Côte d’Azur), avec Emmanuel Macron, ministre de l'économie, sur la finalisation du cahier des charges accompagnant l'appel d'offres pour la vente des parts de l'Etat. Le calendrier est désormais lancé pour un choix à fin juillet du nouveau concessionnaire.
Des avancées, mais encore quelques points de désaccords : c'est ce qui ressort de la rencontre hier à Paris entre Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, et les actionnaires locaux à propos du cahier des charges qui accompagnera l'appel d'offres de la privatisation. A cette rencontre participaient Christian Estrosi pour la Région (5%) et la Métropole (5%), Eric Ciotti, accompagné de David Lisnard, maire de Cannes, pour le Département (5%) et Bernard Kleynhoff pour la CCI Nice Côte d'Azur (25%). Une réunion importante alors que le calendrier de la privatisation, désormais précisé, est très serré : retour de la troisième "mouture" du cahier des charges dans les 48 heures pour une publication la semaine prochaine, offres préliminaires reçues à partir du 21 mars, offres fermes à la mi-juin avec un choix de l'acquéreur fin juillet.
Côté Etat : "on essaie de clarifier les derniers points"
Financièrement la question pèse lourd : la vente des 60% des parts de la SACA (Société Aéroportuaire de la Côte d’Azur) que l'Etat veut vendre est évaluée entre 900 millions et 1,1 milliard d'euros. Tout naturellement l'Etat cherche donc à maximiser le prix de rachat de ses parts et se montre sensible au "mieux disant" financièrement, tandis que les collectivités locales, actionnaires minoritaires, rappellent que l'aéroport est un élément essentiel dans le développement économique de la Côte d'Azur et qu'il doit rester au service du territoire. Le cahier des charges est chargé d'assurer l'équilibre entre ces deux objectifs.
Le résultat de cet entretien en dernière ligne droite"? Côté Etat, selon l'AFP cité par le quotidien "Le Parisien", "toute la tonalité est favorable et on essaie de clarifier les derniers points".
Les avancées listées par Christian Estrosi
Côté collectivités locales, le message reste également positif avec toutefois quelques bémols. Dans un communiqué, Christian Estrosi, président de la Région PACA et de la Métropole, liste principalement les avancées. "Emmanuel Macron a accepté d’associer les acteurs locaux sur l’ensemble de la procédure d’appel à candidatures, ainsi les raisons de l’irrecevabilité des candidatures et des offres indicatives nous seront communiquées."
"Nous sommes parvenus à un accord sur la mise en place d’un Pacte d’Actionnaires qui fera partie intégrante du cahier des charges, il contiendra une liste de Décisions Importantes (incluant les grands investissements de la SACA), sur lesquels les acteurs locaux bénéficieront d’une minorité de blocage au Conseil de Surveillance puisqu’ils disposeront de 4 voix sur les 10 au Conseil d’Administration de la SACA."
"Il sera inscrit dans le cahier des charges que le centre de décision sera maintenu à Nice, que la marque "Aéroports Nice Côte d’Azur" et les engagements pris par la SACA en matière environnementale seront garantis. Un comité de suivi associant Etat et Collectivités territoriales sera créé, afin de veiller au respect de ces engagements pris par le nouvel acquéreur pour respecter les intérêts du territoire. Nous avons obtenu que soit examinée la possibilité de porter à 10 ans la stabilité de l’actionnariat."
Christian Estrosi réaffirme aussi que la position des niçois exprimée lors de la consultation en date du 19 février 2015 sera respectée. "La ville de Nice comme la région Provence Alpes Côte d'Azur ne vendra pas ses parts, je me réjouis que ce soit aussi la position de la Chambre de Commerce et d'Industrie," conclut-il.
Le bémol d'Eric Ciotti et David Lisnard concernant l'affectation des bénéfices
Dans un communiqué commun, Eric Ciotti, président du Département, et David Lisnard, maire de Cannes et vice-président du Département, mettent en avant également des "avancées importantes obtenues pour les Alpes-Maritimes". Cela tout particulièrement pour "la conservation d’une minorité publique de blocage des décisions stratégiques au sein du Conseil d’administration de la société, pour le renforcement des normes environnementales imposées aux candidats à la reprise et une meilleure prise en compte des nuisances aéroportuaires subies par les riverains. L’Etat s’est par ailleurs engagé à imposer au repreneur le maintien à Nice des organes de décision de la société. Le Ministre a également pris l’engagement de soutenir le maintien de l’activité des douanes sur le site cannois."
Mais, déception, ils ajoutent que "l’échange s’est néanmoins avéré décevant concernant l’affectation de tout ou partie des bénéfices dégagés par l’Etat au profit d’un fonds départemental de développement économique, touristique et des infrastructures des Alpes-Maritimes. Compte tenu du soutien financier des collectivités pour le développement de l’aéroport, Eric Ciotti et David Lisnard ont demandé un rendez-vous au Premier Ministre afin d’obtenir des engagements concrets de l’Etat à accroître ses investissements sur le territoire azuréen, dans le domaine des infrastructures de transport ou le financement de projets structurants comme le nouveau campus universitaire à Cannes."
Sur ce point, Christian Estrosi s'est montré plus optimiste, notant qu' "Emmanuel Macron s’est engagé à porter auprès du Premier Ministre la demande de rétrocession d'une partie de la recette de la privatisation pour financer des grands projets d'investissement du territoire des Alpes-Maritimes notamment dans le cadre de la renégociation du CPER (Contrat de Plan Etat-Région)."