Affaire SNCM : une nouvelle saison qui commence fort…
Si l'affaire de la SNCM était une série télévisée comme la TV les aime, on pourrait parler d'une nouvelle saison, la quatrième ou cinquième on ne sait plus bien, qui s'ouvre depuis mardi 5 janvier. Cette date est en effet celle de la fin des activités de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) dont les actifs ont été transférés au transporteur corse Patrick Rocca. C'est lui qui, avec l'aval de l'Union européenne et le balayage de plus de 400 millions d'euros de pénalités, a été retenu par le Tribunal de Commerce pour la reprise de la compagnie placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014 après moult soubresauts. Un épisode, celui du choix du repreneur, qui lui aussi a été très fourni en rebondissements.
La nouvelle saison qui s'ouvre, si l'on garde la métaphore TV, a commencé très fort. Deux concurrents évincés se sont alliés pour remonter au créneau. Le consortium Corsica Maritima (CM) qui regroupe une centaine d'entreprises corses de divers secteurs a fondé la compagnie Corsica Linea et, avec l'armateur français Daniel Berrebi qui opère dans le golfe du Mexique, a lancé une ligne privée de transport de fret entre Bastia et Marseille. Ouverture le 5 janvier dernier. Le même jour que la création de la nouvelle société issue de la SNCM, dont le nom reste encore à trouver.
Voilà posé le nouveau contexte de départ. A partir de là, les événements commencent à s'enchaîner. La CGT-marins de l'ex SNCM a lancé immédiatement un mouvement de grève et a bloqué à Marseille, le Stena Carrier de son nouveau concurrent Corsica Linea. Une grève et un blocage qui se poursuivent depuis mardi avec de multiples accusations de part et d'autre. Dernière réaction en date, celle du consortium CM. Il a dénoncé à la fois les les "gesticulations" de la CGT et les "dérobades" de l'Etat accusé, selon un communiqué, d'acheter "sa paix à Marseille, payée par le blocus de notre île et ses habitants, au mépris de tous les principes d’une république démocratique moderne". CM du même coup, a appelé à une manifestation samedi devant la préfecture de Corse à Ajaccio. On attend la suite.