Tourisme azuréen : après le bel été, un Père Noël à la traîne
Les fêtes de fin d'année ne seront pas de la même veine qu'un été exceptionnel pour le tourisme azuréen. Président du syndicat des hôteliers Nice Côte d'Azur, Michel Tschann, souligne que si le bilan est bon pour 2015 dans son ensemble, il est très mauvais pour la saison d'hiver, notamment depuis les attentats de Paris. De l'optimisme quand même pour 2016.
Pour le tourisme azuréen, cette fin d'année ne sera évidemment pas aussi belle que l'été 2015 qui, lui, restera exceptionnel. Les tragiques événements de Paris en novembre qui ont eu un impact sur toute la France, le manque de neige pour les stations du haut-Pays, de nouvelles taxes, sont venus s'ajouter à une tendance déjà ressentie les années précédentes d'une baisse de régime de la saison d'hiver sur la Côte d'Azur. Résultat, une fin d'année difficile dans l'hôtellerie.
"Le père Noel à la traîne….", titre aussi le syndicat des hôteliers Nice Côte d'Azur dans un communiqué. Et de souligner que, "en cette fin d'année, le bilan est bon pour 2015 dans son ensemble, mais très mauvais pour la saison d’hiver, notamment depuis les attentats". Président du syndicat, Michel Tschann évalue autour de 7 à 8% la baisse d'activité liée aux attentats de Paris. C'est beaucoup moins que la baisse enregistrée par l'hôtellerie parisienne (de l'ordre de 30 à 40 %) mais dans les Alpes-Maritimes, cette baisse s'inscrit dans une saison d'hiver de plus en plus basse avec des hôtels qui tournent à 30% de remplissage durant les mois d'hiver.
A Nice, Noël aura été sauvé par les touristes italiens (Cannes en revanche en aura moins bénéficié). De même le Nouvel An devrait voir revenir les Italiens connus pour réserver à la dernière minute. Mais, note Michel Tschann, le Réveillon tombant un jeudi nous pouvions espérer des séjours sur quatre nuits pour un long week-end. Or pour l'instant, nous n'envisageons d'être complet que les nuits du 30 et 31 décembre.
Pour 2016, le syndicat reste cependant optimiste. Certes il liste beaucoup de facteurs d'incertitudes et de crainte :
- "A l’étranger: baisse du Yen et surtout du Rouble, et crainte de venir en France suite aux attentats
- "En France : hausse massive des taxes de séjour, floraison de nouvelles obligations: accessibilité, traçabilité, pénibilité... et toutes les contraintes que nos lois et décrets assènent sur les entreprises, quasiment tous les jours !
- Concurrence aussi avec des locations qui n'ont pas toutes les contraintes des hôtels : accessibilité, sécurité, etc
- Accès : ligne ferroviaire à grande vitesse qui s’éloigne et autoroute très encombrée
- Neige : malheureusement absente, ce qui perturbe l’activité de nos stations de ski….sauvées malgré tout par les canons à neige : les lourds investissements du Conseil Départemental et de la Métropole ont été efficaces… mais le début de saison d’hiver est catastrophique."
Mais les hôteliers comptent sur l'Euro 2016, le championnat européen de football et sur le programme de congrès d'Acropolis ainsi que sur les événements sportifs et culturels qui ponctueront l'année et plus particulièrement l'été. Sur le plan géopolitique des éléments favorables apparaissent comme le renouveau de l’amitié entre les Etats Unis et la France, la baisse de l’Euro, ou encore les frictions entre la Turquie et la Russie qui devraient inciter les touristes russes à préférer les plages azuréennes à celles de Turquie. Sur le moyen terme, les investissements en cours (ligne 2 du tramway, futur palais des expositions dans l’Eco Vallée..) sont considérés comme bénéfiques pour le tourisme de la Métropole. D'où de bons espoirs pour la nouvelle année.