HP Sophia sous la menace d'une "externalisation"
Suite à la récente scission d'Hewlett Packard en deux sociétés indépendantes (imprimantes et PC d'un côté; Serveurs, Logiciels, Services, Réseaux, Stockage de l'autre) les salariés sophipolitains (170 personnes) s'inquiètent d'une possible externalisation des activités services qui toucherait en plein le Centre Européen des Télécommunications d'HP de la technopole.
Une nouvelle alerte à l'emploi pour le Centre Européen des Télécommunications d'HP Sophia Antipolis. Elle est alimentée par la récente scission du géant américain Hewlett Packard en deux sociétés indépendantes et l'annonce du Pdg qui a suivi : il a en effet déclaré qu'il souhaitait se "désinvestir" de l'activité Service du groupe. Celle qui est principalement au cœur du site de Sophia. Selon les syndicats, l'idée d'externaliser cette activité chez un partenaire inquiète aujourd'hui les salariés sophipolitains (170 personnes) car ils redoutent que cette externalisation n'ouvre sur une délocalisation du site azuréen avec une suppression des postes dans de très mauvaises conditions.
Une scission effective depuis le 1er novembre
En ce qui concerne la cession, elle est déjà effective. Depuis le 1er novembre 2015, les sociétés HP Enterprise (Serveurs, Logiciels, Services, Réseaux, Stockage) et HP Inc (PC, Imprimantes) sont opérationnelles. Sur le site de Sophia Mougins, HP Entreprise (environ 160 personnes) occupe le bâtiment Marco Polo où elle s'est installée il y a un peu plus d'un an après avoir quitté ses locaux "historiques" des Templiers, locaux devenus trop grands suite à une lente mais constante réduction des effetifs. Dès que la scission a été effective, HP Inc (11 personnes)qui l'avait accompagnée dans le déménagement a de nouveau changé de locaux et a été logée dans le bâtiment Regus.
Représentant du syndicat CFE-CGC pour HPE, Dominique Angeli rappelle aussi la situation. "Après 75 ans d’existence, la société Hewlett Packard fait place à deux sociétés indépendantes. Plus petites, recentrées sur des métiers bien définis, ces sociétés qui génèrent chacune 50 milliards de dollars de recettes ont beaucoup d’atouts pour répondre aux attentes des clients. Mais les efforts de transformation ont un coût : HPE a annoncé 30.000 licenciements dans le monde."
L'idée d'une "dévestiture" de l'activité Services
"Les résultats de la France sont bons voire excellents et notre PDG a bien raison de s’en féliciter lors de ses interventions sur les media nationaux", poursuit Dominique Angeli. "Une fois de plus nous sommes sous le choc d’une annonce destinée aux marchés financiers. Nous ne savons pas encore comment la France et le site de Sophia Mougins seront impactés par cette annonce. Lors d’une conférence notre PDG a lancé l’idée d’une "dévestiture" de l’activité Services c’est-à-dire d’une externalisation d’une partie de cette activité chez un partenaire car préférable à un plan de licenciement. Mais comment un partenaire va-t-il résoudre une problématique qu’HPE ne sait pas résoudre : la pyramide des âges, la structure de coûts, la gestion des clients alors qu’HPE garde les contrats. Au final ne serait-ce pas un licenciement à bas coût ?"
"Devant l’inquiétude des salariés, la CFE-CGC s’est engagée dans l’action immédiate plutôt que d’être mis devant le fait accompli d’un projet toxique pour les salariés. Une première action symbolique : l’appel de l’intersyndicale à venir le premier jour (soit le lundi 2 novembre) habillé en bleu et non pas en vert, couleur du nouveau logo, comme le souhaitait la Direction mondiale de HPE. Cela ne visait pas à gâcher la fête du lancement d’HPE (tous les salariés souhaitent le succès de leur entreprise), mais à rappeler l’attachement des salariés et de leurs représentants aux valeurs collectives et non aux morcellements, découpages, délocalisations et autres externalisations."
Une première "salve"
"Une deuxième action concrète : nous insistons pour l’ouverture rapide d’un dialogue social constructif. Nous, CFE-CGC, voulons influencer les projets en gestation dans l’intérêt des salariés. Nous rappelons que nous avons accompagné la scission de HP ainsi que l’externalisation de l’activité photo en s’assurant que les entités créées étaient viables et que les droits et avantages sociaux des salariés étaient préservés. Mais nous nous opposerons à toute forme d’externalisation forcée de l’activité Services sans garantie pour le futur des salariés et nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour s’opposer à ce type d’option."
C'est là une première salve. Les salariés estiment avoir été "positifs". Il ont accepté sans manifestation ni grève, une lente mais constante diminution des effectifs d'un site HP issu de la fusion avec Compaq en mai 2002 (il y avait alors 380 personnes). Mais aujourd'hui, ils sont bien décidés à refuser un passage en force vers une externalisation mal définie. A suivre.
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