Pénurie de logements : le préfet renfonce le clou
"Si nous ne résolvons pas le problème du logement des actifs, que ce soit pour le logement aidé ou non, nous risquons un frein absolu au développement économique", a-t-il rappelé.
Jean-René Garnier, le préfet des Alpes-Maritimes l'avait déjà dit lors de la précédente assemblée de CAD (Côte d'Azur Développement). Lors du bilan annuel de l'Observatoire immobilier de la Côte d'Azur, il avait carrément lancé un cri d'alarme. A l'occasion de l'assemblée générale de CAD, le 14 mai dernier, il a renfoncé le clou : si dans le département nous ne résolvons pas le problème du logement des actifs, que ce soit pour le logement aidé ou non, nous risquons un frein absolu au développement économique".Une situation qui s'est aggravée en un anA l'appui, le préfet a rappelé qu'un fonctionnaire de police sur trois refusait son affectation sur la Côte d'Azur en raison de ce problème de logement. Il a fait part aussi des inquiétudes des entreprises qui recrutent et dont les nouveaux salariés ne trouvent pas à se loger, que ce soit des ingénieurs aux revenus donc conséquents, ou des techniciens ou bien sûr des ouvriers aux salaires plus modestes."Il n'y a pas de logements dans le département," a martelé Jean-René Garnier qui a évoqué le grave risque d'un blocage économique et social. Blocage économique parce que les entreprises qui s'agrandissent ou qui arrivent ne trouvent pas de logements pour leurs salariés; blocage social parce que l'ascenseur social ne fonctionnant plus (chacun restant dans son logement même s'il ne convient plus parce qu'il ne peut en trouver un autre), il y aura forcément des exclus du logement. Une situation qui, pour le préfet, s'est encore aggravée depuis l'année dernière et de la première mise en garde qu'il avait faite.Immobilier d'entreprise : l'offre arrive...à contretempsAutre frein au développement économique de la Côte d'Azur : l'immobilier d'entreprise. Dans ce domaine également, le manque de locaux a freiné l'expansion, notamment sur Sophia Antipolis. Le préfet a ainsi salué le succès du développement endogène. Beaucoup d'entreprises qui sont déjà installées sur la Côte ont connu de belles progressions. Il n'en a pas été de même pour le développement exogène, les nouvelles entreprises qui souhaitaient s'implanter ne trouvant pas de locaux qui puissent leur convenir."Nous n'avons pas été à la hauteur en matière immobilière. Pour les entreprises à forte croissance, le délai d'implantation est un élément déterminant. Il leur faut être présente très rapidement sur le marché." Actuellement, certes, de nouvelles constructions sont en cours. A marche forcée. Avec cependant un autre risque dû au décalage : celui d'augmenter l'offre immobilière alors que la conjoncture a changé avec désormais une activité plutôt en baisse et une demande qui pourrait bien ne pas être à la hauteur de l'offre future. Un autre type de contretemps pour l'immobilier d'entreprise menacé de se retrouver une nouvelle fois pris à contrepied...