Neuroplanète : à la découverte des mystères du cerveau
Les 6 et 7 novembre, le magazine Le Point a invité les niçois à partir à la découverte d’un organe qui recèle encore bien des secrets : le cerveau. En réunissant au CUM de grands spécialistes d’horizons divers, la conférence Neuroplanète a permis de débattre sur les multiples facettes du cerveau et de commencer à lever le voile sur ce grand mystère qui sera l’objet scientifique de demain.
Le Point, magazine qui ambitionne d’être le journal du savoir et de la connaissance, souhaite organiser régulièrement des rencontres permettant d'approfondir certains sujets, en les ancrant dans des territoires où ils ont du sens. Nice, terre d’accueil de nombreux organismes de recherche sur le sujet, mais aussi de l’Institut Claude Pompidou sur la maladie d’Alzheimer, a semblé le lieu idéal pour organiser une grande conférence sur le cerveau permettant de défricher cette terre inconnue que constitue encore le fonctionnement de cet organe pesant de 1.30 à 1.40 kilo, mais recelant près de 100 milliards de neurones dont dépend toute l’activité humaine. Pour ce faire, Le Point a invité des spécialistes d’horizons très divers qui ont embarqué le nombreux public du CUM dans un voyage passionnant.
Aux origines du cerveau avec Aldo Naouri
Une aventure qui a commencé par une sorte de retour aux sources avec l’intervention d’Aldo Naouri. Le célèbre pédiatre a expliqué l’évolution du cerveau, depuis la gestation durant laquelle se fabrique 500 000 neurones par minute, jusqu’aux premiers temps du nouveau-né où la quasi-totalité des informations transmises passent par la mère, le père étant assez inaudible pour l’enfant. A la naissance, le cerveau humain est nettement moins développé que celui des autres mammifères avec seulement 10% des neurones connectés. Le bébé est cependant doté d’un alphabet humain qui lui vient d’informations recueillies dans le corps de sa mère lors de la gestation. Dès sa naissance, il reçoit une multitude d’informations qu’il a besoin de classer et d’archiver, ce qui explique que le nouveau-né dort beaucoup. Progressivement, les neurones vont se connecter pour régir le fonctionnement de tout le corps humain.
Le cerveau face aux épreuves
Dans la vie de l’homme, il arrive que le cerveau soit sollicité pour l’aider à surmonter des épreuves. Ce fût particulièrement le cas pour Pegguy Bouchet lors de sa première tentative de traversée de l’Atlantique à la rame en 1998 lorsque, à quelques kilomètres de l’arrivée après 219 jours de mer, une lame de fond l’a submergea et que son canot se retourna. Dans sa lutte pour survivre, la navigatrice nous expliqua l’importance de son éducation et de la culture de la gagne que lui avait inculqué sa famille. Ses qualités mentales ont d’ailleurs été décisives dans sa réussite finale qu’elle raconta dans un livre intitulé « Oser toujours, céder parfois, renoncer jamais ».
Une maxime que Charlotte de Vilmorin a également fait sienne pour, dans son fauteuil roulant, surmonter tous les handicaps pour créer son entreprise. Pour cette battante, il existe un vrai décalage entre la façon dont les gens la perçoivent et celle qu’elle ressent. Elle se considère comme un hacker du quotidien, qui doit trouver en permanence des solutions pour trouver la parade à une infinité de problème et elle estime que son cerveau a mis en place des mécanismes spécifiques pour contourner les obstacles grâce à des stratégies opérantes.
Les aventures intérieures de Guillaume Néry
Si le cerveau permet à l’homme de s’adapter, il doit lui aussi parfois faire face à des conditions extrêmes comme lorsqu’il se retrouve gavé d’azote à 130 mètres sous l’eau. Une situation que connait bien le recordman d’apnée Guillaume Néry qui nous a fait part de ses sensations à ces profondeurs lors d’une discussion fascinante avec le directeur adjoint de la rédaction du Point, Christophe Ono-dit-Biot, l’auteur d’un superbe roman, « Plonger », dont le héros est lui aussi gagné par l’ivresse des profondeurs. Pour le plongeur niçois, le cerveau est effectivement soumis à de fortes contraintes physiologiques lors de ses tentatives de record, mais il serait vain de tenter d’en reprendre le contrôle. Guillaume Néry prône au contraire le lâcher-prise et l’acceptation de recevoir les images extraordinaires que l’on perçoit alors. Le lâcher-prise est d’ailleurs le maître-mot de l’apnée qui permet une exploration intérieure conduisant à un contrôle de son stress et de sa respiration.
Ces trois premières séquences donnent une idée de la qualité et de la diversité des débats qui se sont déroulés durant deux jours autour des mystères du cerveau. Le Point souhaitant faire de Neuroplanète un évènement récurrent, nous avons hâte de nous retrouver pour l’édition 2016.
Légende photos :
Neuroplanète – Etienne Gernelle : Le Directeur de la rédaction du Point, Etienne Gernelle, introduisant l’édition 2015 de Neuroplanète
Neuroplanète – Aldo Naouri : Aldo Naouri relatant les mystères de la formation du cerveau
Neuroplanète – Pegguy Bouchet : Pour Pegguy Bouchet, c’est sa force mentale qui lui a permis de survivre
Neuroplanète – Charlotte de Vilmorin : Charlotte de Vilmorin a su modeler son cerveau pour surmonter son handicap
Neuroplanète – Guillaume Néry et Christophe Ono-dit-Biot : La belle rencontre entre Guillaume Néry et Christophe Ono-dit-Biot