Menaces : la bactérie tueuse d'oliviers détectée à Nice
La Xylella fastidiosa, cette bactérie tueuse de plantes qui décime les oliviers de la région italienne des Pouilles depuis octobre 2013 et menace l'ensemble du pourtour méditerranéen, a été détectée pour la première fois dans le quartier Saint-Isidore à Nice après être apparue en Corse en juillet dernier. Député-Maire de Nice, Christian Estrosi rencontrera à ce sujet Ségolène Royal la semaine prochaine.
La bactérie tueuse de plantes et notamment d'oliviers, la Xylella fastidiosa, vient d'être détectée pour la première fois sur la Côte d'Azur. La ville de Nice a été informée hier par la préfecture des Alpes-Maritimes qu’un cas d’infection par cette bactérie avait été détecté dans le quartier de Saint-Isidore à Nice. Il est précisé toutefois qu'à Nice, comme en Corse, la bactérie retrouvée sur un prélèvement de polygale à feuilles de myrte, un arbuste de la famille de Polygalacées, appartient à une sous-espèce différente de celle qui ravage actuellement les oliviers du sud de l'Italie.
Une bactérie qui décime les oliviers de la région des Pouilles au sud de l'Italie
La menace ne s'en rapproche pas moins. Une situation qui était redoutée depuis le début du printemps, craintes qui avaient été redoublées en juillet alors que la bactérie pathogénique des plantes, était apparue en Corse ou plusieurs foyers sont actuellement combattus.
La Xylella fastidiosa s’attaque à plus de trois cents variétés de végétaux, dont la vigne, les oliviers et les agrumes. En Europe, le premier foyer d'infection a été identifié en octobre 2013, sur des oliviers de la province de Lecce, dans la région des Pouilles. Depuis, elle décime les oliviers de cette région du sud de l'Italie, menaçant l'ensemble du pourtour méditerranéen. Transmise par des insectes piqueurs suceurs, comme la cicadelle, la bactérie attaque le faîte des arbres, qui se dessèchent alors rapidement, avant de contaminer les végétaux voisins. Les agriculteurs azuréens ne prennent donc pas cette première alerte à la légère.
Un plan départemental d'action et de soutien aux professionnels
Dans un communiqué, Eric Ciotti, président du Conseil Départemental remarque que selon les premières analyses effectuées sur le végétal contaminé la souche de la bactérie est la même que celle découverte en Corse. "Cette souche ne s’attaque qu’à un nombre restreint d’espèces végétales", ajoute-t-il. "Les oliviers, très présents sur notre territoire, devraient être épargnés". Des mesures n'en sont pas moins réclamées.
"Répondant aux fortes inquiétudes de la filière oléicole et plus généralement des agriculteurs azuréens, j’avais, dès cet été, appelé le Gouvernement à prendre la mesure de l’urgence de la situation face à cette bactérie qui menace notre économie et notre patrimoine. J’avais notamment demandé l’arrêt total des importations de végétaux en provenance des zones déjà touchées. En parallèle, dans un courrier adressé au Préfet des Alpes-Maritimes le 22 mai dernier, j’avais demandé à l’Etat de renforcer les moyens dans le département", rappelle le président du Département qui a décidé d’un plan départemental d’actions et de soutien aux professionnels, dont l’activité économique sera impactée.
Endiguer la propagation de la bactérie
Député-maire de Nice, Christian Estrosi rappelle de son côté qu'il "avait fermement alerté Ségolène Royal, Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie sur les conséquences économiques d’une telle infection, en insistant sur la situation dramatique des oléiculteurs et professionnels de la flore, qui sont actuellement suspendus à l’évolution de la propagation de ce mal dans un contexte où la bactérie a déjà dévasté des milliers d’oliviers dans la région transalpine des Pouilles et en Corse."
"Ce cas avéré démontre l'urgence de la situation pour endiguer la propagation de cette bactérie qui pourrait avoir des conséquences très graves pour nos agriculteurs et professionnels de la vente de végétaux". Suite à ce courrier, Christian Estrosi accompagné d'une délégation d’experts sera reçu la semaine prochaine par la ministre de l'Ecologie.