Samsung Sophia : une opération de reclassement exemplaire

En octobre 2014, Samsung annonçait une réduction drastique des effectifs de son centre de R&D avec la suppression de 89 postes d'ingénieurs sur 110. Grâce à une stratégie collective et à une série d'actions mutualisées entre l'entreprise, le cabinet de reclassement et des acteurs de l'écosystème dont le Pôle SCS, après 3 mois, 99% des ingénieurs ont retrouvé un CDI.

Si le dossier du Centre de R&D de NVIDIA à Sophia Antipolis reste encore à régler suite au retrait du géant américain de son activité modem (un plan social doit être lancé dans les prochaines semaines avec quelque 115 suppressions de postes sur 120), celui du centre R&D Samsung de Sophia-Antipolis peut donner de l'espoir aux ingénieurs qui seront licenciés : en 3 mois en effet, ce sont 99% des ingénieurs Samsung qui ont retrouvé un CDI sur la Côte d'Azur à la suite d'une opération de reclassement rondement menée.

Une seconde galère était en vue pour les ex-TI embauchés par Samsung

Il y a un an, en octobre 2014, Samsung annonçait une réduction très importante des effectifs de son site de Sophia, installé à l'E Space Park à Mougins : 89 ingénieurs sur un effectif de 110 étaient concernés par un plan social. Le géant coréen du semi-conducteur n'était pourtant pas là depuis bien longtemps. Il avait mis le pied dans la technopole en octobre 2012, suite au rachat des activités de développement de connectivité mobile et de localisation du britannique CSR (Cambridge Silicon Radio). CSR disposait d'un centre de R&D ouvert en 2005 avec une quarantaine de salariés. Samsung l'avait rapidement fait monter en puissance en bénéficiant des compétences laissées libres par Texas Instruments quand il a fermé son site de Villeneuve-Loubet.

Le retrait brutal de Samsung, de ce fait, était encore plus pénible à encaisser qu'une grande majorité de ses ingénieurs sophipolitains étaient des ex-Texas Instruments de Villeneuve Loubet qui avaient été recrutés dans le cadre du plan social de TI en juillet 2013. Pour eux, c'étaient une seconde galère qui s'ouvrait à un an d'intervalle.

Programme FastConnect et stratégie collective

C'est aussi grâce à une stratégie collective et à des actions collaboratives que le pire a été évité et qu'un reclassement a pu être réussi, comme l'explique le Pôle SCS qui s'est investi dans l'opération. "La préoccupation première du directeur de site, Moussa Belkhiter, a été de résoudre les conséquences sociales en créant un programme nommé le FastConnect. Ce programme avait pour but de faire connaître les talents Samsung auprès des entreprises qui recrutent" expliquent les responsables du pôle de compétitivité mondial.

Dans ce contexte le cabinet de reclassement Altédia et Samsung ont fait appel au Pôle SCS afin qu’il rentre en contact avec l’ensemble des ingénieurs et pour qu’il identifie parmi ses entreprises adhérentes, celles en recherche de compétences. Les collaborateurs ont également pu bénéficier d’un accompagnement intensif avec les consultants du cabinet Altedia : tables rondes, échanges avec les entreprises et les acteurs économiques de notre écosystème, coachings individuels et collectifs des équipes.

Autant d'actions mutualisées qui se sont montrées efficaces puisque, après trois mois, pratiquement tous les ingénieurs ont été embauchés en CDI. Le Pôle SCS a d'ailleurs listé les entreprises de l'écosystème numérique azuréen qui avaient permis d'amortir le choc social et éviter une lourde perte de compétences. Un graphique le résume.

"La clé du succès de ce reclassement", conclut le Pôle SCS, "n’est pas seulement liée à l’action rapide et à la détermination des acteurs mais aussi à une stratégie de reclassement collectif, à un travail collaboratif de l’entreprise, du Cabinet de Reclassement et de différents acteurs de l’écosystème sophipolitain, dont le Pôle SCS, pour identifier les opportunités et mettre les collaborateurs en mouvement." Un reclassement excemplaire que l'on peut espérer voir se reproduire pour les collaborateurs de NVIDIA.