Le Prix Fitzgerald à Robert Goolrick pour "La chute des princes"
Le Prix Fitzgerald 2015 a été décerné vendredi à l’écrivain américain Robert Goolrick pour son roman « La chute des princes ». Un livre dans lequel cet ex golden-boy nous fait pénétrer dans l’univers des jeunes loups de Wall Street qui, dans les années 80, vendaient leur âme au dollar. Un monde de démesure dans lequel beaucoup se sont brûlés les ailes.
C’est sur la magnifique terrasse surplombant la mer de l’Hôtel Belle Rives, là même où Scott Fitzgerald, qui en fit l’un de ses points de chute favoris dans les années 1925-1926, puisa une grande partie de son inspiration pour écrire ses plus grands livres comme « Gatsby le magnifique » ou « Tendre est la nuit », que le jury composé d’auteurs et de journalistes de renom a dévoilé son verdict pour l’édition 2015 du Prix Fitzgerald.
Après Jonathan Dee, Amor Towles, Jeffrey Eugenides et Whit Stillman, lauréats des 4 premières éditions, le prix a été attribué cette année à Robert Goolrick, un écrivain vivant aujourd’hui retiré dans un petit village de Virginie, après avoir vécu dans les années 80 à New-York où il fût vice-président de l’une des plus grandes agences de publicité du monde. New-York, une ville magique mais aussi un cirque de décadence et de plaisir qui sert de cadre à son roman « La chute des princes ».
"La chute des princes" : une plongée dans l’univers des loups de Wall Street
Une ville dans laquelle Robert Goolrick, grisé par le succès, s’est aussi brûlé les ailes comme bon nombre de ses amis et comme le narrateur de son livre qui, ruiné et rejeté par tous, quitté par sa femme, jette un regard à la fois fasciné et contrit sur ce passé qui le hante. Des années durant lesquelles, avec sa bande de jeunes loups de Wall Street, il s’est laissé entraîner dans le tourbillon d’une vie guidée .par l’argent, le sexe et la drogue, et où le plaisir finit par se changer en poison.
Bonus insolents en poche, ces Golden Boys flambent à Las Vegas, s’abreuvent de bouteilles de Bordeaux à 500 dollars, sniffent des tonnes de coke et achètent des Ferrari sur un coup de tête en allant vite, toujours plus vite. Mais ces princes seront bientôt rattrapés par des monstres terrifiants : le sida, les overdoses et le dégoût croissant d’eux-mêmes qui en conduira beaucoup jusqu’au suicide. L’auteur, qui se trancha les veines à 30 ans et fit 3 séjours en hôpital psychiatrique, n’échappa pas à cette dérive. Par bonheur, après la chute vint pour lui la rédemption, ce qui nous vaut le plaisir de le lire aujourd’hui, ainsi que de partager sa joie l’autre soir sur la terrasse du Belles Rives à Juan-les-Pins.
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Robert Goolrick entouré de la créatrice du Prix Fitzgerald, Marianne Estène-Chauvin, propriétaire du Belles Rives, ainsi que de quelques un des membres du jury (Bertrand de Saint Vincent, François Armanet, Eric Neuhoff, Christophe Ono dit Biot) et des personnalités (Sylvain Tesson, Gonzague Saint Bris, Yoyo Maeght) présentes lors de la remise du prix.
Robert Goolrick, l’auteur de « La chute des princes »