Catastrophes : les Scénarios de Communications d'Urgence de l'ETSI

Comme on l'a vu lors du récent et dramatique tremblement de terre au Népal, les situations de catastrophe exigent souvent de mettre en place, sur le plan local, des réseaux de communication d'urgence supplémentaires. Il faut en effet que les intervenants (équipes médicales, de sauvetage, de soins, etc.) puissent coordonner les opérations de manière plus efficace dans la zone concernée quand la plupart des infrastructures de communication sont détruites, endommagées ou largement insuffisantes pour faire face. C'est à cette problématique que s'est attaché l'ETSI à Sophia Antipolis qui vient de publier des Scénarios de Communications d’Urgence lors de catastrophes.

Pour être efficace dans l'urgence, il est préférable d’utiliser une base normative permettant d’évaluer la capacité et autres facteurs de communication nécessaires aux équipes d’intervention a estimé l'ETSI. Une base qui pourrait par la suite être utilisée par de nombreuses organisations. Sont aussi concernés les opérateurs de réseaux satellites, les fabricants d'équipement, les sociétés impliquées dans la conception et le développement de systèmes, d'équipements et d'applications, pour la voix et les données, mais aussi pour les services multimédia.

Or, il n’existe pas à ce jour de documentation sur les situations de catastrophes qui pourrait fournir des cas d’usage standardisés. En particulier des cas d'usage basés sur une activité terrain réaliste, agnostiques de toute technologie de communication mais fournissant toutefois assez d’éléments pour générer plus de spécifications techniques. 

Le comité technique d’ETSI Systèmes et Stations Terrestres Satellites (TC-SES) a donc émis des spécifications sur les télécommunications d’urgence, portant sur deux scénarios de référence. Ces normes ont été préparées par un groupe d’experts et de délégués d’ETSI, appartenant aux secteurs de la gestion de catastrophe et des TIC. Ces spécifications couvrent les deux cas suivants :

• Un tremblement de terre majeur en environnement urbain décrit dans la spécification technique TS 103 260-1. Les équipes d’urgence sont disséminées sur une zone importante, et les actions de réponse susceptibles d’être diversifiées (lutte contre le feu, recherche et sauvetage, premiers soins, abris d’urgence). Dans ce cas, les communications satellites sont capables de remplacer les infrastructures endommagées
• Un accident de transports publics en environnement rural (accident de train) décrit dans la spécification technique TS 103 260-2. Les équipes d’intervention sont concentrées sur une zone réduite (site d’un accident ferroviaire) et les réponses sont restreintes à quelques activités spécifiques. Les communications satellites peuvent alors fournir un hub de communication en complément des infrastructures minimales existantes.

Ces scénarios ont été spécifiés de manière à être représentatifs de tels désastres afin de pouvoir être utilisés dans le cadre d’autres événements de même nature.   

Le terme de “scénarios de référence” regroupe les définitions suivantes :

• L’évènement à l’origine de l’urgence
• Les réponses (recherche et sauvetage; logistique; premiers secours; abris d’urgence, etc.), et leurs paramètres clés
• L’échange d’informations requis pour les réponses
• Les besoins requis de la part des acteurs impliqués en termes de types d’échanges et de dimensionnement des aides à apporter
• Un modèle topologique définissant la manière dont les équipes se déploient et évoluent sur le terrain

"Ces spécifications ont été élaborées pour stimuler les applications et services destinés aux victimes de désastres ainsi qu’à l’industrie satellite et encourager par là même le développement de communications d’urgences plus efficaces", a souligné Alice de Casanove. La présidente du groupe de travail SatEC (Communications d’urgence par satellite) intégré au comité TC SES de l’ETSI a salué d'autre part le support au groupe d'experts qu'ont apporté pour ce travail la Commission Européenne et l’Association Européenne de Libre-Echange.