Trains régionaux : le pavé de l'UFC-Que Choisir
L'association de consommateurs a lancé aujourd'hui une charge contre la mauvaise qualité et le coût trop élevé des TER, RER et Transiliens. Une situation particulièrement sensible en PACA. A cette occasion, l'association des "Naufragés du TER Grasse Vintimille" passera au JT de TF1 de 20 heures ce soir. La grande audience!
Ils ne sont pas les seuls à se plaindre des retards, annulations et autres désagréments du ferroviaire, les "Naufragés du TER Grasse Vintimille". C'est ce que montre clairement le pavé qu'a lancé aujourd'hui l'UFC Que Choisir. Alors que les Conseils régionaux, piliers du système, sont renouvelés en décembre prochain, l'association de consommateurs épingle, chiffres à l’appui, la qualité et le coût des TER, RER et Transiliens. Et elle en fait une affaire nationale constatant que le nombre de plaintes des 4,3 millions de voyageurs quotidiens des transports régionaux ne désenfle pas.
En réaction, l'association de consommateurs appelle aussi les usagers à la mobilisation à travers une pétition "Payons en fonction de la qualité" et une application pour smartphone à télécharger gratuitement. De même, l’association intervient auprès des pouvoirs publics en vue de l’instauration d’une tarification à la qualité réelle des transports, et dépose un recours gracieux auprès du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF).
Seulement 77,3% de ponctualité en PACA
Les chiffres avancés autour de la "performance" des trains régionaux recoupent ce que les usagers azuréens vivent au quotidien. Sur le plan national, en 2014, seulement 89,5% des TER sont arrivés à destination avec un retard inférieur à 6 minutes, note l'UFC Que Choisir. "Malgré plus de 7 milliards d’euros investis par les régions dans le renouvellement des TER depuis 2002, on constate une dégradation inacceptable de la ponctualité, qui était meilleure il y a dix ans (90,4%). La France se situe bien loin des performances de nos voisins européens comme l’Allemagne, les Pays-Bas (94,9%), ou l’Autriche (96,4%)."
La réalité azuréenne est pourtant bien en-deça de ces moyennes nationales. Les performances des TER sont très variables d’une région à l’autre, remarque l'association. "Si l’Alsace (95,2% de ponctualité), et dans une moindre mesure la Champagne-Ardenne ou la Bretagne, affichent une ponctualité satisfaisante, les régions du Sud de la France présentent une qualité désastreuse, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur (seulement 77,3% de ponctualité!)."
Sans compter que les données officielles masquent une grande partie des trains annulés, puisque sortent totalement des statistiques tous les trains supprimés au plus tard la veille avant 16h. "C’est ainsi jusqu’à 10% des TER chaque mois, et même 25% en juin 2014, qui ne roulent pas mais ne sont pas comptabilisés comme des trains annulés".
Des coûts d'exploitation 50% plus élevés qu'en Allemagne!
Et de pointer comme le fait constamment Eric Sauri, le président des Naufragés azuréens, le coût pourtant salé de ces médiocres performances. Au total "10,3 milliards d’euros ont été consacrés en 2013 aux trains régionaux. Les subventions atteignent quant à elles l’équivalent, hors investissements, de 7 800 € par abonné au TER et par an, et de 1 500 € en Ile-de-France. "
"En cause, la dérive des coûts d’exploitation de la SNCF, protégée par son monopole. Pour le TER, et hors péages pour l’utilisation des rails, la SNCF a vu ses frais d’exploitation au kilomètre passer en dix ans de 13,1 € à 18,5 €. Un emballement de 41%, 2,3 fois plus élevé que l’inflation. En conséquence, l’exploitation des TER est aujourd’hui 50% plus coûteuse en France qu’en Allemagne, où la mise en concurrence des exploitants ferroviaires existe de longue date."
Une polémique ouverte qui offre une lucarne TV nationale aux "Naufragés du TER Grasse Vintimille" qui doivent passer ce soir au JT de 20 heures de TF1. La grande audience!