Mobiles : les ambitions du Chinois Huawei à Sophia
Ouvert en juillet 2013, le centre de R&D "Chipset et électronique embarquée" du Chinois Huawei, a été inauguré par Karl Song, directeur France du groupe chinois, en présence des élus régionaux. L'occasion pour le troisième fabricant mondial de mobiles de présenter les spécificités de son site sophipolitain (20 personnes aujourd'hui et 30 en fin d'année), axé sur l'amélioration de la qualité des caméras des smartphones.
Il est arrivé à Sophia discrètement. Par la petite porte en dépit de sa taille. Car le Chinois Huawei, dans le monde du mobile, est désormais le troisième mondial. Encore loin derrière certes les deux leaders Apple et Samsug, mais déjà bien devant Nokia. En juillet 2013, bénéficiant notamment des compétences laissées vacantes par Texas Instruments qui avait fermé Villeneuve-Loubet, Huawei avait mis un pied dans la technopole. Le groupe avait recruté une dizaine de TIers et ouvert un Centre de Recherche et Développement au Font de l'Orme, dans la partie mouginoise de la technopole (sur la photo, l'équipe actuelle d'Huawei Sophia avec au centre Karl Song, directeur général France et à ses côtés, tenant la plaquette également, Stephen Busch, directeur du site).
Sophia, première pierre du développement de la R&D d'Huawei en France
Une arrivée regardée alors plutôt avec suspicion par les autorités françaises, à une époque où le groupe chinois véhiculait des craintes d'espionnage industriel en Europe. Des appréhensions qui ne semblent désormais plus de mise. Vendredi dernier, pour l'inauguration de son centre de R&D "Chipset et électronique embarquée" avec Karl Song, Directeur Général de Huawei France les élus régionaux ont accueilli à bras ouvert cette nouvelle enseigne dans un parc technologique où se trouvent déjà le Coréen Samsung, les Américains Intel et Nvidia et bien d'autres grands noms du numérique planétaire.
Eric Ciotti, président du Conseil général, Jean Leonetti, président de la CASA, Richard Galy, maire de Mougins ou encore Marc Daunis, sénateur-maire de Valbonne, Bernard Brochand, président de la Communauté d'agglomération du Pays de Lérins, et Pierre Laffitte, le père de la technopole, ont mis en avant ce qu'Huawei apportait pour l'emploi régional de haut niveau, pour la notoriété de la technopole et le renforcement de son écosystème. Cette inauguration, comme l'a précisé Karl Song, intervient d'autre part dans le cadre de la stratégie de développement de Huawei en Europe et plus particulièrement en France annoncée fin 2013 par Ren Zhengfei, Fondateur de Huawei (150.000 personnes dans le monde et un budget de R&D colossal de 5 milliards de dollars en 2013, soit 13% de son chiffre d'affaires).
Présent dans l’Hexagone depuis 2003, Huawei prévoit d’embaucher 170 chercheurs en France au sein de ses différents départements de Recherche & Développement. "Huawei a de grandes ambitions pour les prochains mois. Sophia Antipolis n’est que la première pierre de sa stratégie de développement dans la R&D dans l’Hexagone", a noté Karl Song. Soutenu par les équipes de l’agence de développement Team Côte d’Azur, le site de Huawei France à Sophia, accueille déjà 20 ingénieurs, principalement des anciens salariés de Texas Instruments (il est d'ailleurs piloté par Stephen Busch un ancien TI qui est directeur du site). Il est prévu de recruter 10 nouveaux ingénieurs pour atteindre le chiffre de 30 collaborateurs d’ici la fin de l’année.
Les spécificités du site de Sophia
Les travaux menés au sein du centre R&D se concentrent principalement sur l'amélioration des caméras miniatures intégrées dans les smartphones. Un point capital pour le groupe qui estime que la qualité de caméra devient un des principaux critères d'achat d'un mobile de nouvelle génération. Sont plus particulièrement ciblées :
- La qualité de la caméra des smartphones qui comprennent les terminaux Huawei, ainsi que le développement de l’expertise du groupe dans le domaine de la micro-électronique et du logiciel
- La mise en place d’une équipe d’experts maîtrisant le traitement d’image pour que Huawei construise le meilleur ISP (processeur de traitement d’image) sur le marché des Smartphones. Huawei intégrera d'ailleurs dès 2015, dans ses terminaux, un chipset développé par les ingénieurs de Sophia-Antipolis.
Plus en détail, le centre R&D de Sophia Antipolis travaille à améliorer la qualité d’image à partir des algorithmes pour : la réactivité et la performance; la fiabilité (garantie d’avoir une image réussie dans toutes les situations); la facilité d’utilisation à travers l'interface utilisateur et l'utilisation batterie. Un travail de développement qui requiert des compétences pointues dans l'équipe : experts algorithmes traitement d’images; architectes HW/SW; ingénieur conception et vérification en micro-électronique et développeurs logiciel.
Des compétences complémentaires (expertise traitement d’image, micro-électronique, mobile ainsi que projets de recherche, partenariats, thèses, stages, …) sont à trouver dans une collaboration avec les universités et centres de recherche, tandis que pour l'équipement et les outils développement, ce sont des partenaires industriels qui sont souhaités. Un besoin de compétences pointues dans un écosystème dédié au numérique et de partenariats industriels qui a poussé Huawei à choisir Sophia Antipolis et à vouloir s'y développer.
Eric Ciotti, président du Conseil général, Jean Leonetti, président de la CASA, Richard Galy, maire de Mougins ou encore Marc Daunis, sénateur-maire de Valbonne, Bernard Brochand, président de la Communauté d'agglomération du Pays de Lérins, entourant Karl Song, directeur général d'Huawei France lors de l'inauguration.