Pôle Saint-Jean : une appli contre la surconsommation de médicaments
Lancée il y a un an pour lutter contre le problème de surconsommation médicamenteuse, l'Appli Saint-Jean, développée par Wacan à Sophia Antipolis pour le compte du Pôle Santé Saint-Jean à Cagnes-sur-Mer, permet au patient d'avoir constamment accès à son traitement et de donner à ses différents médecins traitants ou spécialistes une vue globale sur les médicaments qu'il prend.
Alors que la Sécurité Sociale recherche désespérément de nouvelle sources d'économies, l'expérimentation menée depuis un an à partir du Pôle azuréen Santé Saint-Jean à Cagnes-sur-mer peut apporter une solution qui, à la fois, fait diminuer les coûts et améliore la santé publique. Cette solution, c'est l’Appli Saint-Jean, une application mobile en libre accès pour prévenir les risques d’erreur médicamenteuse et limiter la surconsommation médicamenteuse cause souvent de nombreux problèmes pour le patient.
Tous les traitements du patient regroupés sur une "appli" mobile
Développée par l’agence azuréenne Wacan, cette application temps réel est accessible à tous les usagers. Elle est compatible avec tout smartphone (Apple et Androïd) et peut être téléchargée sur l’App Store et Google Play. Grâce au module "mon traitement", l’utilisateur saisit ses traitements et ceux de l’ensemble du foyer : nom du médicament, pilule contraceptive, date de début, date de fin, posologie et heure de prise. De manière innovante et sécurisée, une alerte automatique est générée aux horaires souhaités et l’exhaustivité des traitements pris peut être transmise par mail à un professionnel de la santé.
L'appli permet aussi, en cas de problème, de se connecter au service d’urgence, de suivre son compte, d’enrichir sa base de données, de localiser des professionnels de santé, d’adresser un mail, comportant notamment ses traitements personnels, au médecin concerné. En un an, elle a été téléchargée plus de 1.500 personnes usagères ou non du Pôle Santé Saint-Jean et utilisée par les 180 médecins libéraux du pôle. D'où aujourd'hui un bon recul sur ce qu'elle a pu apporter aux patients, à travers notamment les avis exprimés sur les réseaux sociaux.
"L’expérimentation en phase-pilote de l’appli Saint-Jean a démontré que la prévision, l'évaluation des risques, la prévention des maladies ainsi que l'obtention de contre-expertises précoces éliminent des erreurs médicales, évitent des procédures et des actes délétères et inutiles, réduisant en fin de compte les coûts de soins de santé", note ainsi docteur Pierre Alemanno, Président du Conseil d’Administration du Pôle Santé Saint-Jean. "Nous espérons ainsi aider des milliers de personnes à effectuer de meilleurs choix en ce qui concerne leur santé".
Le fléau de la surconsommation de médicaments
L'appli en effet permet aux patients d'avoir un meilleur contrôle sur leur traitement et son suivi, mais également d'éviter la surmédication, qui est un véritable problème en France. Notre pays, selon plusieurs études, se situe au 1er rang européen de la polymédicamentation avec une surconsommation 19 fois plus importante à titre indicatif de vasodilatateurs qu’au Royaume-Uni, 3 fois plus de psychotropes qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, 6 fois plus de médicaments par personne que les Néerlandais…
L’étude EMIR (Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque), conduite en 2006 et 2007 par le Réseau des centres régionaux de pharmacovigilance et portant sur les hospitalisations provoquées par des accidents médicamenteux en France, concluait que "3,60 % des hospitalisations étaient dues à des effets indésirables de médicaments" et que la surconsommation médicamenteuse générait près de 150.000 hospitalisations et 13.000 décès par an.
Les causes s’avèrent multiples : les médicaments sont prescrits par des médecins différents, généralistes ou spécialistes qui n’ont pas forcément accès à la vision globale des thérapeutiques envisagées. Les ordonnances sont parfois anciennes, multiples et méconnues par le patient. Ce sont à ces chiffres alarmants, toujours d’actualité, que vient répondre la nouvelle "Appli Saint-Jean". L’expérimentation a, dans un premier temps, été effectuée en phase-pilote au sein du département des Alpes-Maritimes. Face au succès remporté, le Pôle Santé Saint-Jean envisage de l'étendre au plan régional et national à travers une campagne de sensibilisation dans les jours qui viennent.