Corse : les lignes aériennes désormais ouvertes
Sous la pression des employés de la CCM, l'assemblée de Corse a annulé l'appel d'offres favorable à Air Littoral. Dès janvier 2000, toutes les compagnies pourront opérer sur l'île…
C'est finalement la solution d'annuler l'appel d'offres européen qu'a choisie l'assemblée de Corse vendredi, au cours d'une journée tendue, marquée par un blocuspresque total de l'île. Plutôt que d'attribuer les lignes aériennes au moins disant (la compagnie Air Littoral du groupe Swissair) et de signer ainsi l'arrêt de mort de la Compagnie Corse Méditerranée fondée en 1989, le choix s'est porté sur ce qu'avait préconisé le comité exécutif, après être d'ailleurs revenu sur une première décision de choisir Air Littoral.La manne de la continuité territoriale à partagerCette solution n'a cependant été retenue qu'après de longs débats. Car elle est loin de ne présenter que des avantages. Désormais, les huit lignes concernées par l'appel d'offres (au départ de Nice et Marseille, sur les quatre aéroports corses soit Bastia, Ajaccio, Calvi et Figari) seront ouvertes à partir du 1er janvier 2000. Les compagnies qui le souhaitent pourront ainsi exploiter ces liaisons entre le continent et la Corse.La CCM, qui bénéficiait jusqu'à présent de l'argent de la continuité territoriale (cela en contrepartie d'un cahier des charges précis) verra cette manne se réduire singulièrement. Les sommes de la continuité territoriale ne lui seront plus attribuées globalement, mais elles se calculeront désormais au nombre de passagers transportés et seront réparties entre les différentes compagnies exploitantes. La compagnie et ses 470 employés pourront-ils financièrement faire face à cette nouvelle donne ?Mort lente de la CCM ou décès brutal ?Les élus corses en étaient d'ailleurs parfaitement conscients. Plusieurs d'entre eux ont évoqué le choix entre une mort lente ou un décès brutal de la compagnie. Si la majorité des élus a préféré penser que, 'tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir', des voix se sont fait entendre pour demander à ce que la CCM puisse évoluer et qu'une réflexion soit menée sur l'avenir du service public en Corse.Quant aux salariés de la CCM, s'ils ont accepté de lever le blocus et de reprendre le travail, ils n'en restaient pas moins très inquiets. Les leaders syndicaux, eux, mettaient en avant l'argument que la CCM était l'outil de la Corse et des Corses et qu'il fallait rester mobilisé. Une pression qui risque maintenant de se porter lourdement sur la rédaction des obligations de service public auxquelles seront astreintes les compagnies candidates à l'ouverture du ciel corse et d'un marché d'un peu plus de deux millions de passagers…