Global Forum à Sophia : les défis des télécoms
Après des investissements massifs sur les infrastructures de télécommunications, l'heure est désormais au développement des usages et des services. Un panel d'expert a fait le point.
Le défi des nouvelles applications : c'est sur ce point que les organisateurs de ce 9ème Global Forum (la Fondation Sophia Antipolis du sénateur Laffitte et ITEMS international) avaient voulu mettre le doigt en abordant le thème des réseaux globaux satellitaires et terrestres. Pendant deux jours, jeudi et vendredi, des intervenants de très haut vol se sont succédé. Ils ont cherché à mettre en évidence les développements majeurs qui se mettent en place au niveau technologique et qui sont la clé d'une incroyable diversité de nouveaux services. Autant de perspectives qui s'ouvrent pour la société de l'information et qui en font grossir ses enjeux.Investir dans les usages et les servicesLa liste des participants et des intervenants était en elle même impressionnante : Robert Verrue, directeur général de la DGXIII à la commission européenne, André Santini, député-maire d'Issy les Moulinaux, Larbi Ajjoul, secrétaire d'Etat de la poste et des technologies de l'information du Maroc, des représentants de haut niveau de Nortel Networks (Peter George, président de Enterprise solutions de Nortel a ouvert le colloque), d'Alcatel, de France Telecom, du CNES, etc.. Autant de spécialistes du monde des télécommunications et de l'informatique qui, à l'occasion de tables rondes, ont fait le point sur les infrastructures (satellites, réseaux terrestres, technologies sans fil), l'évolution du système de régulation, et toute la panoplie des nouveaux services qu'offrent le 'large bande' avec ses hauts débits.Parmi ces multiples applications nouvelles, certaines semblaient tenir de la science fiction bien qu'elles soient déjà expérimentées par des sociétés européennes. Exemple avec la traduction simultanée pour deux interlocuteurs qui communiquent par mobile dans une langue différente : le Japonais entendra l'Anglais en japonais et vice versa. Jean-Hugues Laurent, directeur de développement de SVP Network évoquait aussi la Web farm que vient d'ouvrir Intel avec quelque 10.000 ordinateurs en batterie. Un nouveau concept qui viendra renforcer puissamment le pouvoir de concentration musicale ou vidéo dont disposent les Etats-Unis. Et d'insister sur la nécessité pour l'Europe, après des investissements massif dans les infrastructures, d'investir maintenant dans les usages et les services. 'Ce seront là les activités qui vont tirer l'économie', ajoutait Jean-Hugues Laurent.André Santini, devenu selon le mot de Pierre Laffitte, une 'star européenne pour tout ce qui concerne la démocratie électronique', est venu plaider pour l'utilisation des réseaux au service de la démocratie. 'C'est le passage, soulignait-il, de la démocratie intermittente à la démocratie en continu'. Avec les réseaux électroniques la population peut, non seulement voter, mais également s'exprimer, donner un avis sur un projet, poser des questions aux élus, etc. 'Aujourd'hui,concluait André Santini, j'estime que les gouvernement vont perdre leur rôle d'intermédiaire dans la société. Internet peut être une solution pour réhabiliter la politique'. Un usage des nouvelles technologies qui n'avait sans doute pas été prévu…