BTP : l'an 2000 n'a pas tenu ses promesses
Mises en chantier en recul de 15% sur le département : le bilan 2000 de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des Alpes-Maritimes est mitigé. Pourtant, les besoins ne manquent pas.
Les années 1998 et surtout 1999 avaient suscité beaucoup d'espoir au sein de la grande famille du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) des Alpes-Maritimes. Mais l’année 2000 n'a pas confirmé : les mises en chantier sont en recul par rapport à l'année précédente, avec une baisse de 15% du nombre de logements construits dans le département. Une chute beaucoup plus importante que la moyenne nationale (- 1,8 % sur l'ensemble du territoire français). Si l'emploi a néanmoins continué de progresser c'est grâce à la mesure de baisse de la TVA à 5,5% pour tous les travaux de maintenance et de rénovation. La Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des A.-M a présenté aussi un bilan mitigé, lundi 14 mai à Nice, à l'occasion de son assemblée plénière.Les priorités du département selon le BTPLes besoins dans le domaine du BTP ne manquent pourtant pas. Le Président Paul Di Natale a rappelé les priorités. Le logement des actifs d'abord. La pénurie de logements, comme le souligne le Préfet des Alpes-Maritimes Jean-René Garnier, est actuellement la plus lourde menace qui pèse sur le développement économique du département. Pour faire face à cette carence, Paul Di Natale propose la mise en place de mesures fiscales spécifiques, ainsi qu’un programme de démolition et de reconstruction du parc locatif social devenu insalubre ou inadapté.Autre priorité : le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés, plan piloté par le Préfet des Alpes Maritimes. "Une ou plutôt plusieurs solutions de proximité doivent être trouvées, malgré les réticences des uns et des autres, et ce dans l'intérêt général du département a déclaré le président de la Fédération. Le débat dure depuis dix ans et l'urgence devient de plus en plus absolue.Les communications routières ensuite. Paul Di Natale a préconise une réflexion de fond sur l’aménagement du territoire, et principalement sur les flux routiers Nord-Sud et surtout Est-Ouest du département. Pour lui "quelle que soit la qualité des futurs modes de transports collectifs, ceux-ci ne pourront faire face, à eux seuls, à l'augmentation croissante des besoins de déplacements de la population".Un appel à la vigilance et à la concertationAutant de priorités dont devra tenir compte la nouvelle Directive Territoriale d’Aménagement. Avec un souhait de la Fédération : que cette DTA puisse jouer un rôle constructif et dynamisant et non pas être un frein réglementaire supplémentaire.La conjoncture pourtant n'est pas mauvaise. Les représentants des collectivités territoriales et locales qui se sont succédés à la tribune ont dégagé des éléments positifs : les finances des collectivités sont d'autant plus saines qu'un gros effort de désendettement a été entrepris; le contrat de plan Etat-Région va permettre des investissements importants pour les transports routiers, le rail, l'université. Ce seront autant de chantiers pour le BTP. Mais il reste encore à concrétiser. D'où un appel à la vigilance et à la concertation lancé aussi bien par les décideurs politiques que par la fédération du BTP.