Sophia : le W3C franchit la barre des 500 membres
Fondé en 1994 par Tim Berners-Lee, le Consortium World Wide Web, dont l'un des trois pôles mondiaux est installé à l'Inria, a permis d'assurer l'universalité du Web. Un rôle historique.
S'il est peu connu du grand public, c'est avec l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute), l'une des institutions phares de Sophia Antipolis dans le domaine des NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication). Le Consortium World Wide Web (W3C), avait été créé en 1994 aux Etats-Unis, par Tim Berners-Lee, le "père" d'Internet, dans les locaux du MIT Laboratory for Computer Science. Un second pôle mondial avait été installé peu après en Europe, à l'Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique) de Sophia Antipolis. Puis, un troisième pôle asiatique avait été ouvert à l'Université de Keio au Japon.Depuis, le W3C a grandi. Avant la dixième conférence annuelle à Hong Kong, du 1er au 5 mai 2001, en présence de Tim Berners-Lee, le Consortium a annoncé qu'il comptait aujourd'hui plus de 500 organisations membres originaires de 34 pays. La liste des membres est composée d'industries, d'instituts de recherche, d'organisations gouvernementales, de groupes de citoyens, et de toute autre organisation impliquée dans le développement du Web et de son universalité.Les composants de base de l'architecture du WebA quoi sert le W3C ? Disons tout simplement que nous lui devons l'universalité du Web. Comme nous devons à l'ETSI le fait de pouvoir utiliser le GSM dans tous les pays d'Europe, grâce à la magie de normes communes. Il y a vingt ans, il n'était pas possible d'acheter des logiciels pouvant fonctionner sur d'autres matériels et logiciels que ceux créés par le même fournisseur. De nos jours, les utilisateurs ont une plus grande liberté de choix, et ils sont en droit d'exiger que les composants de ces logiciels soient interchangeables. Il souhaitent également pouvoir gérer du contenu Web avec leur logiciel préféré - navigateur graphique de bureau, synthétiseur vocal, afficheur de braille ou encore téléphone portable.Voilà maintenant six ans que Tim Berners-Lee a créé le Consortium comme lieu de conception et de standardisation des composants de l'architecture du Web. A cette époque, en 1994, alors que le Web menaçait de se morceler, le W3C a invité les protagonistes à se rencontrer, à discuter et à travailler ensemble. Les technologies Web de base ont ainsi vu le jour, permettant aux créateurs de contenu Web d'utiliser les langages HTML (Hyper Text Markup Language), XML (Extensible Markup Language), XHTML (Extensible Hypertext Markup Language) et CSS (Cascading Style Sheets).Le W3C, organisation indépendante et impartiale vis-à-vis de ses membres, contribue ainsi à l'interopérabilité du Web par la création et la promotion de langages et de protocoles non propriétaires, évitant ainsi un morcellement du marché comme cela s'est produit autrefois. Ceci est rendu possible par la pratique du consensus entre les membres, et de forums de discussion ouverts à tous.Rendre le Web accessible à tousLe W3C est piloté conjointement par trois sites : le MIT aux USA, l'INRIA en France, et l'Université de Keio au Japon, listés dans l'ordre chronologique de leur adhésion au Consortium. Chacun de ces sites compte de nombreux experts qui supervisent le travail en cours dans l'une des 22 activités du W3C. L'importance de l'équipe technique, plus de 65 personnes au niveau mondial, rend le W3C unique par rapport à d'autres organismes de standardisationUn des premiers objectifs du W3C est de rendre les technologies du Web accessibles à tous, quels que soient le logiciel, le matériel, l'infrastructure réseau, la langue naturelle, l'environnement culturel, le lieu géographique, les aptitudes physiques ou mentales de chacun. Les efforts du W3C se portent particulièrement sur des domaines d'activité qui permettent un accès universel au Web, et qui concernent l'internationalisation (Internationalization), l'indépendance des terminaux (Device Independence), le navigateur vocal (Voice Browser) et l'initiative d'accessibilité au Web (WAI). En ce sens, le World Wide Web Consortium continue de s'imposer comme l'artisan majeur de l'universalité du Web. Un rôle qui marquera l'histoire du 21 ème siècle!