Dominique Pouliquen : le stratège du virtuel
A trente-six ans, le jeune pdg se passionne pour son job : faire de Realviz une référence sur le marché des effets spéciaux et des images de synthèse.
A l'issue de ses études d'ingénieur à Angers, Dominique Pouliquen entre chez Sogitec à Rennes, une filiale de Dassault Aviation spécialisée dans la simulation et la robotique. Le jeune breton y restera huit ans : 'C'était une école d'innovation et de rigueur.'Mais le milieu de l'armement manque un peu de fantaisie à ses yeux. La fantaisie, il n'en n'est pas privé chez Médialab à Paris : cette filiale de Canal+ lui confie le management de son département 'Réalité virtuelle'. 'Je restais dans l'univers de l'image de synthèse, mais avec des applications bien différentes et une ambiance plus décoiffante !'Responsable du département Medialab Technologie, il propose à la direction d'en faire une filiale autonome. Son idée ne séduit pas. Il a envie d'aller voir sous d'autres cieux. Créer son entreprise ? Pourquoi pas ! 'L'idée fait partie de ma culture : mes parents sont chefs d'entreprise dans le domaine agro-alimentaire.'Une rencontre déterminante à ImaginaArrive alors une rencontre déterminante au salon Imagina à Paris, en 1997. D'un côté, Dominique Pouliquen et deux compères de Médialab tentés par la création d'entreprise dans le domaine du trucage numérique et de l'animation en images de synthèse, Emmanuel Javal et Sébastien Beck. De l'autre, trois chercheurs de l'Inria de Sophia Antipolis, Luc Robert, David Geldreich et Imad Zoghlami. Ils sont les concepteurs d'une technologie qui révolutionne le traitement d'image destiné aux trucages numériques : en automatisant certains processus, leur logiciel réduit considérablement le coût et la complexité des effets spéciaux. 'Nous avons formé une équipe très complémentaire. S'entendre à six, ce n'est pas facile, mais nous avons réussi !'Ainsi est née Réalviz /www.realviz.com">Realviz, en mars 98. Deux ans plus tard, la start-up affiche des résultats prometteurs : un effectif de 35 personnes, un bureau à Paris, une filiale aux USA, un chiffre d'affaires de 25 MF prévu pour l'année 2000.Un enjeu fabuleuxDominique Pouliquen découvre les joies... et les affres du manager. 'Mon rôle est d'apporter une vision stratégique, de monter des dossiers, de chercher des fonds, de gérer l'entreprise au quotidien, de faciliter la communication interne. C'est parfois difficile, très prenant, mais tellement passionnant ! L'enjeu est fabuleux : transformer une technologie inventée par des chercheurs en chiffre d'affaires, faire croître l'entreprise, devenir une référence sur le marché des effets spéciaux pour le cinéma et la pub...'Le pdg a des ambitions fortes : 'Passer à la vitesse supérieure en levant de nouveaux fonds, afin que Realviz soit cotée en bourse avant deux ans. En faire profiter les salariés de l'entreprise par des stocks-options.'Sophia Antipolis lui semble un environnement très stimulant : 'On a des occasions intéressantes de rencontres entre start-ups, par exemple au sein du Club des sociétés à croissance rapide.'Côté vie privée, Dominique Pouliquen se dit aussi gagnant d'avoir quitté Paris, 'pas forcément gagnant en ce qui concerne le niveau de vie du couple, mais gagnant en qualité de vie ! Je profite beaucoup plus de mes trois enfants ici.'S'adonner à ses hobbies liés à la mer -voile et plongée- appartient encore au domaine du rêve, faute de temps. Mais le rêve est à portée du regard...contact : dominique.pouliquen@realviz.com