Téléphonie mobile : la 3ème génération en question
Aux journées de l'Idate, à Montpellier, les opérateurs inquiets : les recettes des nouveaux services multimédia que permettront les hauts débits couviront-ils les coûts des réseaux UMTS?
La grande explosion de la téléphonie mobile, en France, n'est pas terminée. Octobre a même constitué un record avec plus de 880.000 abonnés nouveaux. Au total, les trois opérateurs (France Telecom, SFR et Bouygues) comptent désormais 17,1 millions d'abonnés (28,5% du marché potentiel français). Ces chiffres ont été avancés aux journées internationales de l'Idate à Montpellier. Ils sont d'autant plus encourageants qu'il reste encore une grande marge de progression : dans les pays scandinaves le taux de pénétration est de l'ordre de 60%! Quant au marché mondial, il devrait doubler en quatre ans. De 430 millions de portables actuellement, il devrait passer à 850 millions !En revanche, les opérateurs de télécommunication restent perplexes en ce qui concerne la troisième génération de téléphonie mobile, suivant la norme UMTS sur laquelle travaille l'ETSI de Sophia Antipolis, l'organisme de standardisation à l'origine du formidable succès du GSM. Les opérateurs s'inquiètent du montant des investissements à réaliser et ne cernent pas encore bien les recettes nouvelles qu'ils pourront en tirer. Les coûts de déploiement d'un réseau UMTS à l'échelon d'un pays ont été chiffrés à plusieurs dizaines de milliards de francs. Les recettes, elles, seront assises sur les nouveaux services multimédia offerts (l'UMTS permet en effet des accès hauts débits sur le mobile) et principalement sur l'accès rapide à Internet et à tous ses contenus, textes, son, photo, vidéo.A Telecom 99 à Genève, plusieurs constructeurs (Nokia, Nec, etc.) présentaient d'ailleurs des prototypes de mobiles de troisième génération avec écran plus large et avec des interfaces facilitant l'accès aux contenus Internet sur des débits de 2 à 3 Mo. Reste bien entendu, dans cette nouvelle donne, à trouver comment, à qui et à quel taux faire rémunérer cette palette de nouveaux services. Mais il n'y a sans doute pas trop d'inquiétude à avoir : sur ce point, les opérateurs de téléphonie mobile ont déjà prouvé, avec la seconde génération, qu'ils ne manquaient pas d'imagination….