Ahmet Aykaç : pourquoi le mariage Theseus et Ceram
'La fusion des deux MBA va permettre d'atteindre une taille critique et de se positionner en plein sur le créneau de la nouvelle économie', explique le directeur de Theseus.
L'événement cet été, ce fut l'annonce d'une fusion entre deux formations MBA de Sophia Antipolis: celle du Ceram (une vingtaine d'étudiants) et celle, très prestigieuse, de Theseus (trente étudiants). Le mariage a été annoncé à l'occasion de la remise de diplômes du Ceram. Pour Anny Courtade, qui représentait Francis Perugini, le président de la C.C.I. Nice Côte d'Azur, il s'agit de mettre résolument le cap sur ce que les Américains appellent 'la nouvelle économie'.'Ce travail d'équipe,notait-elle, va permettre aux deux institutions d'élaborer un nouveau programme MBA, baptisé 'High tech business leaders fort the New economy' MBA.'Un programme unique sur le marché qui permettra de lier entrepreneuriat et nouvelles technologies de la communication. Directeur général de Theseus, Ahmet Aykaç explique les enjeux de cette fusion.Pourquoi avoir fusionné les deux MBA ? Ahmet Aykaç :'D'abord nous avions un recrutement similaire dans le sens où les deux MBA sont résolument internationaux. Ensuite, il y a un effet de taille critique important. Quand un MBA regroupe 20 étudiants, les entreprises ne se déplacent pas pour recruter. Notre ambition aussi, en fusionnant les deux MBA sophipolitains, c'est d'atteindre cette taille critique et d'arriver à 70 étudiants d'ici deux ou trois ans. Le second avantage tient dans un effet de ressources avec la possibilité d'associer les deux corps professoraux.'La fusion impliquera-t-elle un changement dans le contenu des cours ? Ahmet Aykaç :'Theseus réunit des étudiants concernés par les technologies de l'information et qui abordent les problèmes de gestion. Les étudiants du Ceram s'intéressent au management et regardent vers la technologie. Nous avons en commun d'être à la frontière des technologies, avec chacun son point fort : l'entrepreneuriat pour le Ceram, et les technologies de l'information pour Theseus.En rassemblant les T.I. et le management, nous bénéficierons d'une synergie importante. Nous nous positionnons dès aujourd'hui sur un créneau qui deviendra le courant principal dans une dizaine d'années. Avec la perspective de nous placer en tête de peloton des MBA européens, d'ici dix ans, en terme d'influence (théorie, pratique, conception, etc…).'Quels sont les étapes prévues dans ce mariage ? Ahmet Aykaç :'Le mixage des cours se fera en plusieurs temps. Dès la rentrée de septembre, les élèves des deux MBA suivront un tronc commun jusqu'en avril. Ensuite, d'avril à fin juin 2000, les modules seront séparés. A partir de 2001, ce seront les mêmes cours et les mêmes diplômes pour tout le monde.'Allez-vous former une génération de managers à l'américaine ? Ahmet Aykaç :'Il y a une grande différence entre les patrons américains et européens. Aux Etats-Unis, le but des managers c'est de faire grandir rapidement une entreprise afin de la vendre dans les deux ou trois ans. Ce n'est pas le cas en Europe. Les nouveaux patrons que nous voulons former resteront en plein dans la culture européenne mais seront toutefois préparés pour un monde dans lequel les technologies de l'information vont tout changer.'