Une mise en ?uvre incomplète de la charte de relance
'Sophia Antipolis est le plus grand parc technologique européen et l'un des sites français de plus forte renommée sur le plan international. Au moment où les pouvoirs publics rappellent l'importance du développement de l'innovation et de la création d'entreprises technologiques dans la compétitivité économique, la valorisation de la concentration exceptionnelle de compétences localisées à Sophia Antipolis reste plus que jamais un enjeu national et européen.Un développement par les pôlesA cet égard, le plan de relance a marqué une évolution notable dans le développement de Sophia. Plusieurs points sont à souligner.Il existe désormais un document de référence affichant une volonté stratégique de favoriser le développement endogène de Sophia Antipolis à partir de ses pôles de compétences. Les entrepreneurs et les chercheurs constituent la première richesse de la technopole dont il s'agit de soutenir les initiatives en vue de la poursuite du développement économique et de l'emploi dans le département; la valorisation du foncier, des aménagements et des équipements est mise au service de cette ambition.La dimension partenariale de cette politique est soulignée; elle doit être mise en œuvre à partir d'un réseau de compétences clairement identifié des fonctions d'animation et de développement économique -y compris l'aménagement-, de promotion du parc et de prospection des marchés.L'ensemble du dispositif de structuration et d'animation des pôles de compétences de Sophia Antipolis est confié à la CCI Nice Côte d'Azur.La CCI doit assurer le développement économique du produit par l'animation des pôles de compétences, l'animation des clubs thématiques et le montage et/ou le suivi de projets technopolitains. Elle assurera également le développement de services intégrés au produit, à savoir les transferts de technologie en totale coordination avec la DRRT 06, la DRIRE 06, l'Anvar et le Conseil général. Pour réaliser ces missions, la CCI a créé un nouveau service : la Direction des Pôles de Compétences Technologiques (DPCT).Dans ce document, nous proposons un premier bilan de la mise en œuvre de la charte de relance de Sophia Antipolis.Une mise en œuvre incomplète de la charte'Les conventions d'objectifs prévues dans la charte n'ont pas été signées et les commissions prévues, en particulier celles devant faire intervenir les entreprises, n'ont pas été créées : ce qui n'a pas permis de les impliquer réellement dans la mise en œuvre. En outre, le comité de pilotage restreint ne s'est pas réuni, ce qui s'est traduit, pour nombre d'interlocuteurs, par un manque de pilotage de la relance souhaitée.La charte recommandait également l'organisation d'un partenariat permanent entre tous les acteurs. Nous n'avons pas constaté que celui-ci a pu être établi. Si une meilleure répartition des rôles entre certains organismes opérationnels -la SAEM et CAD ou entre la DPCT et CAD- peut être constatée sur le terrain, les relations restent difficiles entre la DPCT et la SAEM par exemple.D'une manière générale, la première année de mise en œuvre de la Charte, n'a pas permis aux entreprises interrogées de constater un réel changement sur le plan d'une meilleure coordination des organismes intervenant en faveur du développement de Sophia. Elles estiment toujours que la technopole est l'enjeu de stratégies de reconnaissance de la part des collectivités locales, de la chambre de commerce… au dépend d'une véritable mise en réseau des services et des expertises pour servir les besoins des entreprises et des chercheurs. Pour les plus avertis, comme le club des dirigeants, la charte a même pu contribuer à renforcer les clivages existants.Chez une majorité de responsables d'institutions comme chez les entreprises rencontrées, c'est la déception qui domine. L'objectif de la Charte de fédérer les outils au profit de l'élaboration d'un 'produit sophipolitain' n'est pas encore atteint, la situation ne s'est pas clarifiée, ni réellement améliorée en fonction du diagnostic réalisé en 1995. Dans ce contexte, la création de la Direction des Pôles de Compétences Technologiques n'a pas rempli les attentes des uns et des autres.