Vériphia: bel exemple d'essaimage !
Vériphia, start-up de Sophia-Antipolis installée au CICA (Centre International de Communication avancée), est un bel exemple d'une tendance qui se renforce: l'essaimage. Franck Poirot, directeur, et ses trois associés, Jean-Noël Pic, Jérome Rampon et Frédéric Rocheteau, travaillaient à Compass, filiale de VLSI, compagnie américaine spécialisée dans la conception de circuits intégrés. Ils se sont lancés, suite à un rachat qui a supprimé leur spécialité.'Compass avait repris en 1991 l'activité logicielle et le développement de bibliothèques de VLSI, explique Franck Poirot, ingénieur et docteur INPG (Institut national polytechnique de Grenoble). Quand en septembre 1997, cette filiale a été rachetée par Avent!, société américano-taïwannaise, les 80 spécialistes de Compass sont partis. Plusieurs groupes se sont formés et ont suscité des implantations : Cadence, Mentor Graphics et Siemens.'Lancée en mars 1998 sur le créneau de la vérification formelle de circuits intégrés, Vériphia a choisi l'indépendance, même si elle a établi un partenariat avec Verysys, start-up américaine dans le même domaine. ' Les circuits intégrés deviennent plus complexes et les traditionnelles vérifications par simulation ne suffisent plus, note Franck Poirot. Or les dysfonctionnements coûtent cher: 300 millions de dollars pour le 'bug' d'Intel en 1995. Notre méthode, à base de modèles mathématiques, permet une sûreté absolue.'Dans le monde, cinq sociétés se partagent ce marché de niche en forte croissance en raison notamment de la guerre que se livrent Intel, AMD et Cyrix: 2,17 millions de dollars en 1997 et 100 millions de dollars prévus en 2001. Veriphia, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 2,8 millions de francs en 1998 avec six personnes et espère atteindre les 4 millions en 1999, ambitionne d'être leader sur ce créneau. Sélectionnée au dernier sommet du capital- risque de Sophia-Antipolis, elle compte sur une injection de capital pour y parvenir.