Port de croisières de Nice : le oui mais du ministre
Interrogé par le député Charles Ehrmann, le ministre Jean-Claude Gayssot, s'est déclaré favorable à une participation de l'Etat mais a demandé des études plus approfondies.
La ville de Nice peut-elle espérer avoir un jour son port de croisières? Les 'institutionnels' locaux sont en tout cas extrèmement favorables au projet d'une digue de 335 mètres qui permettrait d'accueillir en même temps dans le port plusieurs bateaux de croisières, sans pénaliser un trafic maritime avec la Corse en pleine expansion depuis l'entrée en lice des NGV (700.000 passagers cette année pour la Corse).Un beau projet qui traîne…Charles Ginesy, le président du Conseil général, tout comme Jacques Peyrat, le maire de Nice ont fait de l'agrandissement du port, un des projets phares de la Côte d'Azur. Francis Perugini, président de la CCI (la Chambre est gestionnaire du port), est de son côté bien décidé à jouer à fond le développement des croisières en Méditerrannée. Le nouveau tourisme bleu. Ses services ont établi les plans, étudié les financements.Restent à obtenir les autorisations et les subventions à la fois de l'Etat et de la Région. Et là, comme pour les désenclavements routiers sur l'Italie et le Nord, rien ne semble simple. Tout traîne avec, en toile de fond, une polémique qui a éclaté cet été avec la Région. Marseille, l'autre métropole régionale, est elle aussi, bien décidée à jouer les croisières et dispose d'un nombre impressionnant de quais à reconvertir. D'où, en filigrane, cette idée : pourquoi faire de gros travaux maritimes sur Nice, quand Marseille peut disposer à moindre coût des infrastructures…La réponse de Jean-Claude GayssotNouvel élément dans le débat, la réponse de Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement et des transports à une question de Charles Ehrmann, doyen de l'Assemblée Nationale. Le ministre a d'abord rappelé que la Région 'avait demandé que ce projet figure au prochain contrat de plan Etat-Région.'Il s'est ensuite déclaré favorable à une participation de l'Etat en demandant à ce que soit étudié, 'de manière plus approfondie la faisabilité technique du projet, sa rentabilité et son insertion dans l'environnement.'Il a enfin insisté sur le fait qu'il y ait une politique globale d'accueil des croisières, impliquant notamment l'ensemble des acteurs socio économiques.Une réponse rassurante, certes. Mais qui ne donne pas pour autant une quelconque assurance de mener à bien le projet. Et pourtant, en liaison avec l'aéroport international, un port de croisières à Nice mettrait la Côte d'azur en plein dans le marché du tourisme des prochaines décennies. A noter que, pour la première fois cette année, faute des installations portuaires adaptées, le nombre de croisièristes sur les trois ports azuréens (Nice, Villefranche et Cannes) a globalement diminué alors que la croisière en Méditerrannée a continué sa croissance et que Gènes et Marseille ont connu de belles progressions…