Marc Wilson, Techselection : les changements du marché de l'emploi

Posté mer 20/06/2001 - 00:00
Par admin

"A la suite du gel de l'embauche de certains grands comptes, nous avons découvert les start-up et les PME qui ont des besoins de recrutement et des financements."

Marc Wilson fait partie de ces anciens de Digital qui ont essaimé sur la technopole et qui, par leur expertise, ont participé au développement de Sophia Antipolis. Après Digital, Marc Wilson avait fait partie de l'aventure sophipolitaine de Next, la société de Steve Job, fondateur et nouveau patron d'Apple. Next avait fermé en 1992, mais c'est en 1996 que Marc Wilson lance à Sophia Antipolis (immeuble Le Thélème), son cabinet de recrutement, spécialisé comme il se doit l'informatique et les télécoms. Depuis, Techselection a multiplié les recrutements, notamment de dirigeants, de chefs de projets pour services ou produits, de techniciens pour les grands comptes basés sur la Côte d'Azur.- Sophianet.com : Avez-vous observé un ralentissement dans le recrutement depuis le début de l'année ? Marc Wilson : Nous avons observé d'abord un changement de type de clientèle. Les grands compte ont annoncé des plans de réduction mondiaux. Quand une entreprise s'arrête de grandir, c'est sur les voyages et les recrutements qu'elle taille en premier. Cela a ouvert sur une opportunité : celle de traiter avec d'autres clients. Le gel des embauches n'est pas général. D'autres entreprises ont accéléré et ont obtenu les financements.Exemple parmi d'autres : ACR (Advanced Communication Research) qui fait des équipements de télécoms webserveurs ciblés vers la gestion de site web pour les PME. Il est possible aussi de citer parmi les entreprises qui continuent d'embaucher Completel, Neurocom, Activia, Castify, Realviz, etc…En fait, nous avons à la suite du gel de l'embauche de certains grands comptes, découvert les PME qui ont des besoins de recrutement.- Sophianet.com : Les recrutements étaient devenus difficiles en raison de la pénurie d'informaticiens. La situation est-elle redevenue plus normale ? Marc Wilson : Il y a eu une envolée sur les salaires l'an dernier. Schématiquement, la pyramide de satisfaction des salariés se découpe ainsi. Un premier tiers, en haut, qui comprend ceux qui sont pourvus d'un emploi et satisfaits de cet emploi. Le second tiers représente ceux qui cherchent des opportunités pour gagner le premier tiers. Des salariés qui sont donc moyennement contents de ce qu'ils ont et qui ont les moyens de progresser. Le troisième tiers rassemble les gens qui sont au chômage et les étudiants en attente d'un emploi. Depuis 1998, nous étions entrés dans une période quasi rêvée : tout le monde, ou presque, était passé dans le premier tiers.Aujourd'hui, pour rester dans le premier tiers, il faut faire des choix. Quitter par exemple un grand compte qui a gelé son développement pour une entreprise plus petite mais qui pousse. Le marché de l'emploi est aussi revenu à un équilibre. L'an dernier, il n'était pas possible par exemple de répondre à un profil d'ingénieur en java. Cette année oui.- Sophianet.com : Que va-t-il se passer maintenant ? Le recrutement va-t-il continuer à ralentir ? Marc Wilson : Si on n'a pas le doigt sur le pouls de l'Amérique, tout est faussé. Le hic c'est évidemment l'économie américaine. Actuellement, les grands comptes sont en attente. En septembre, on saura s'ils vont reprendre les recrutements. La bonne nouvelle cependant, c'est que les start-up et les PME vont bénéficier de l'attente des grands comptes. Les grosses sociétés, traditionnellement, ont en effet l'avantage des moyens financiers et de l'attractivité. Elles peuvent ainsi engager les meilleurs talents. Les start-up et PME ont aussi l'opportunité aujourd'hui de pouvoir s'assurer les meilleurs sans avoir à faire forcément de surenchères comme l'année dernière.

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