Antibes : Marineland ferme définitivement son parc marin
La direction a annoncé ce matin la fermeture définitive du parc marin au 5 janvier 2025. Elle explique sa décision par la loi du 30 novembre 2021 qui interdit les spectacles de cétacés à partir de décembre 2026. Les 4.000 animaux hébergés (orques, dauphins, otaries, tortues et nombreux poissons et coraux) seront transférés dans des structures adaptées tandis que 103 emplois sont supprimés. La fin d’une époque pour le tourisme azuréen.
“C’est avec une grande émotion et une profonde tristesse que Marineland est contraint d’envisager de fermer définitivement le zoo marin”. C’est la première phrase du communiqué de Marineland Antibes qui annonce la fermeture définitive du parc marin au 5 janvier 2025. Dans un mois. Ce matin, avant cette annonce, la direction à informé le CSE (Comité Social Economique) de sa décision et s’est engagée à gérer les conséquences sociales de cette fermeture qui touche 103 salariés. (Photo DR)
90% des visiteurs viennent pour les représentations d'orques et de dauphins
Certes avec le couperet de la loi du 30 novembre 2021, interdisant les spectacles de cétacés à partir de décembre 2026, il était possible de s’y attendre. Les décès récents des orques Moana et Inouk qui ont renforcé les débats sur les conditions de captivité des mammifères marins, les multiples rebondissements autour du sort des deux dernières orques, Wikie et Keijo, résonnaient comme une fin de partie.
Mais aujourd’hui, c’est quand même la grande surprise à deux ans de l’échéance de décembre 2026 : la fermeture d’un bloc d’un parc marin qui, ouvert en 1970, a constitué l’une des attractions majeures de la Côte d’Azur, comptabilisant jusqu’à 1,2 millions d’entrées annuelles à sa belle époque. Depuis une décennie pourtant la fréquentation est en chute libre. Elle est tombée aujourd’hui à 425.000 visiteurs par an. “Alors que 90 % des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d’orques et de dauphins, la loi du 30 novembre 2021, interdisant les spectacles de cétacés, impose à Marineland d’envisager cette fermeture”, a expliqué la direction dans son communiqué.
4.000 animaux marins à relocaliser
Elle travaille désormais à relocaliser les 4.000 animaux hébergés dans le parc, appartenant à 150 espèces différentes (orques, dauphins, otaries, tortues et nombreux poissons et coraux), dans des structures adaptées et respectant des standards élevés de soins et de bien-être animal. En lien avec les autorités, elle déclare vouloir garantir une transition responsable pour les cétacés et les autres espèces marines, tout en répondant aux exigences légales et aux critiques des défenseurs des animaux. Une décision de justice est encore attendue concernant le transfert des deux orques restantes, scellant un chapitre controversé de l’histoire de Marineland.
La fermeture du Seaworld européen, marque la fin d’une époque pour le tourisme de la Côte d'Azur et soulève des questions sur l’avenir des parcs marins en France face à une évolution des attentes sociétales et législatives. Alors que les défenseurs des animaux se réjouissent de cette décision, des élus locaux, comme le maire d’Antibes, Jean Leonetti qui rappelle avoir “dénoncé” les contours de la loi, expriment leur tristesse et s’inquiètent des conséquences pour le territoire et les emplois locaux. A noter que cette fermeture de Marineland ne concerne pas les parcs voisins, Aquasplash et Adventure Golf, qui eux restent ouverts.
L’association PETA célèbre “la fermeture de ce lieu d’exploitation”
L'association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), dédiée “au traitement éthique des animaux”, s’est réjouie de la fermeture définitive du Marineland d’Antibes le 5 janvier prochain. Dans un communiqué, elle a rappelé le combat qu’elle a mené en ce sens avec d’autres associations de protection animale, les manifestations à l’entrée du parc et les actions engagées avec le soutien de Pamela Anderson qui a “posé dans une baignoire et usé de sa notoriété pour interpeller le parc et les autorités sur le sort des orques et autres animaux du delphinarium.”
“Aujourd’hui, PETA célèbre la fermeture de ce lieu d’exploitation, et exhorte les autres delphinariums du monde entier, dont le Loro Parque de Tenerife, à suivre le mouvement et à faire la transition vers des divertissements sans animaux. Nous appelons à ce que les animaux du Marineland d’Antibes soient envoyés dans des sanctuaires adaptés à leurs besoins, et à ce que le gouvernement ordonne que les orques ne soient pas transférées au Loro Parque – où Keto vient de mourir bien plus jeune que son espérance de vie naturelle – ni à toute autre prison marine."