Les Alpes-Maritimes au secours des grands mammifères de Méditerranée

Le petit feuilleton de juillet autour de l'échouage d'un bébé baleine a montré que la Côte d'Azur se trouvait désarmée pour intervenir dans ce type de situation. Baptisé "Désiré" ce baleineau de six mois a erré du 14 juillet vers la fin juillet entre Monaco et Fréjus avant de disparaître des radars. Début août, Mike Riddell, président de l’association Rimmo (Réserve internationale maritime en Méditerranée), considérait que le baleineau, déjà fortement amaigri, terrifié et très faible, était mort. La randonnée de Désiré, le jeune rorqual qui avait perdu sa mère et ne pouvait se nourrir seul, s'était terminée tragiquement pour lui.

Quelques épisodes avaient souligné le manque de moyens pour venir en secours de ces grands mammifères marins. Ainsi celui d'une plage de Fréjus le lundi 23 juillet. Le bébé rorqual, que ses sauveteurs recherchaient, s'était alors échoué sur le sable dans l’anse de la Galiote à Saint-Aygulf, suivi par deux canots pneumatiques sur lesquels étaient embarqués des sapeurs pompiers. Le site semblait à priori idéal pour maintenir à flot le mammifère dans peu d’eau et laisser le vétérinaire des sapeurs-pompiers le soigner et l’alimenter, en attendant qu’arrive le filet flottant réalisé à la hâte avec l'aide de la Principauté de Monaco.

C'était sans compter sur les vacanciers. Devant une foule de plus de mille personnes qu'avait attiré l'échouage, un groupe de baigneurs, croyant bien faire, s'employa de repousser le baleineau à la mer. En fait à la mort. Effayé, le bébé baleine s'enfuit alors vers le large, heurtant une digue au passage. Selon le vétérinaire, Véronique Vienet, il ne pesait plus alors que 3 à 4 tonnes contre 7 ou 8, deux semaines auparavant quand elle l'avait aperçu pour la première fois. La saga de Désiré a aussi laissé un fort goût d'amertume chez les sauveteurs comme chez les amis des mammifères marins.

C'est à ce type de problématique que répond le dispositif départemental de préservation du milieu marin que Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer, président du Conseil général des Alpes-Maritimes, doit présenter demain vendredi à 15 heures, à l’école départementale de la mer à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Place du Centenaire), en présence de René Vestri, vice-président du Conseil général des Alpes-Maritimes, maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, et Mike Riddell, président de Rimmo.

Pour Christian Estrosi, l’essentiel du dispositif dans les Alpes-Maritimes consiste principalement en deux points :

1. la réflexion globale qu’il souhaite voir menée sur la protection des mammifères marins en Méditerranée nord occidentale, suite à l’échouage du bébé rorqual qui a erré le long des côtes méditerranéennes à la mi-juillet dernier. Le dispositif particulier aux Alpes-Maritimes, élaboré, tant au plan technique que médical, permettra, dans de telles situations, d'intervenir le plus rapidement et le plus efficacement possible afin d’assurer les plus grandes chances de survie aux cétacés qui vivent et évoluent en Méditerranée ;
2. les mesures qu’il mettra en œuvre pour assurer la mise aux normes des stations d’épuration des Alpes-Maritimes par les communes concernées, car la préservation du milieu marin passe également par le respect du plan d’assainissement du littoral.